
La Guerre en Afrique: M. Sylvestre Dangnosi MAKAMBO, originaire du Congo RDC conscientise la jeunesse africaine
‹‹ l’Agression que subit la république démocratique du Congo et l’origine de la guerre›› était l’objectif principal d’une conférence débat animée par Monsieur Sylvestre Dangnosi MAKAMBO, face aux étudiants et chercheurs, originaire de la république démocratique du Congo, Président du Regroupement politique et Social APPC. Cette activité était placée sous le thème: » le Rôle de la Jeunesse Africaine et Panafricaine dans la Résolution des Conflits Armées en Afrique ». C’était le mercredi 11 juin 2025 dans la salle de réunion à l’Institut des Sciences Politiques, Relations Internationales et Communication (ISPRIC à Badalabougou)

Dans ses mots introductifs, M. Silvestre Dangnosi MAKAMBO dira que la République Démocratique du Congo (RDC), pays au cœur de l’Afrique, riche en ressources naturelles, traverse depuis plus de deux décennies une série de conflits armés et d’agressions récurrentes. Cette instabilité persistante n’est pas simplement une affaire interne : elle trouve ses racines dans des dynamiques régionales et internationales complexes, souvent motivées par la convoitise de ses ressources stratégiques. Cette conférence à l’Université de Bamako vise à éclairer les étudiants, chercheurs et citoyens africains sur les réalités que traverse la RDC, à en analyser les origines, les acteurs impliqués, ainsi que les responsabilités politiques, économiques et géostratégiques. Selon lui, après son indépendance en 1960, la RDC, anciennement Congo belge, a été plongée dans une instabilité politique chronique. Le renversement et l’assassinat de Patrice Lumumba, premier Premier ministre démocratiquement élu, ont marqué le début d’une longue série d’ ingérences étrangères et de crises internes. Par rapport à l’origine contemporaine du conflit: la guerre de l’après-1994, monsieur Dangnosi MAKAMBO Silvestre a rappelé que la situation s’est gravement détériorée à partir de 1994, avec le génocide rwandais. Après la victoire du Front patriotique rwandais (FPR), dirigé par Paul Kagame, plus de deux millions de réfugiés hutus parmi lesquels se mêlaient des éléments responsables du génocide ont fui vers l’est du Congo. Cet afflux a déstabilisé les provinces congolaises du Kivu et a servi de prétexte au Rwanda et à l’Ouganda pour intervenir militairement sur le sol congolais en 1996. Cette première guerre du Congo (1996-1997), appuyée par des forces étrangères, a conduit au renversement de Mobutu et à l’accession au pouvoir de Laurent-Désiré Kabila. Mais rapidement, les tensions ont éclaté entre Kabila et ses anciens alliés, donnant lieu à la deuxième guerre du Congo (1998-2003), parfois qualifiée de « première guerre mondiale africaine ». impliquant au moins sept pays africains, a-t-il expliqué
Ce qui concerne la continuité de l’agression et la guerre économique, il dira qu’elle est officiellement terminée en 2003, la guerre s’est prolongée sous forme de conflits récurrents à l’est du pays. Des groupes armés comme le M23, appuyés par le Rwanda selon de nombreux rapports des Nations unies, continuent de semer la terreur. Ces groupes visent principalement le contrôle des zones minières riches en coltan, or, cuivre et autres ressources stratégiques. Le pillage des ressources naturelles congolaises est organisé à grande échelle. Des entreprises multinationales, souvent via des intermédiaires locaux ou étrangers, exploitent illégalement ces minerais. Cela alimente l’économie de guerre, perpétue les conflits et prive la population congolaise de ses richesses. Pour le rôle ambigu de la communauté internationale, selon lui, elle , bien que présente à travers la MONUSCO (Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC), peine à résoudre le conflit. L’inefficacité de cette mission, combinée à un certain silence complice de plusieurs grandes puissances, interroge. Les intérêts économiques, notamment liés à l’industrie technologique qui dépend de certains minerais congolais, expliquent en partie cette passivité. Le conflit en RDC a causé plus de six millions de morts depuis 1996, selon les estimations les plus fiables. À cela s’ajoutent des millions de déplacés, des violences sexuelles massives, la destruction des structures de base et une misère généralisée dans les zones affectées. Ce drame humain se déroule dans une indifférence presque totale, alors qu’il représente l’un des conflits les plus meurtriers depuis la Seconde Guerre mondiale. Face à cette situation, il devient impératif que les peuples africains, les intellectuels, les universités et les sociétés civiles s’engagent dans un combat de vérité et de solidarité. La RDC, de par sa position stratégique et ses ressources, représente une clé pour l’indépendance économique du continent. Sa déstabilisation fragilise toute l’Afrique. C’est ici que la jeunesse africaine doit entrer en scène. Jeunes d’Afrique, l’heure n’est plus à l’indifférence. Le combat de la RDC est le combat de toute l’Afrique. L’exploitation illégale de ses ressources alimente nos téléphones, nos voitures, nos industries. Mais à quel prix ? Des enfants soldats, des femmes violées, des villages brûlés, une nation humiliée. ‹‹Nous, jeunesse africaine, avons la responsabilité historique de dire NON: Non au silence complice, Non à l’exploitation de l’homme par l’homme, Non à la balkanisation du Congo, a rappelé qu’il est temps de nous lever, d’écrire, de créer, de protester, de sensibiliser. Utilisons nos réseaux, nos universités, notre créativité pour faire entendre la voix de la RDC. Exigeons des gouvernements africains une position claire. Refusons la dépendance intellectuelle. Réconnaitons-nous à notre conscience panafricaine››. Pour finir il a confirmé que la guerre en RDC n’est pas une simple guerre civile c’est une guerre d’agression, d’occupation économique et de prédation organisée. Elle met en lumière les enjeux de souveraineté, de justice et de solidarité africaine. Cette conférence invite chacun à se poser la question suivante: quel rôle devons-nous jouer, en tant qu’intellectuels, étudiants, citoyens et leaders africains, pour mettre fin à cette tragédie et défendre la dignité du peuple congolais?, a-t-il conclu
Saouti Cissé