
Yanfolila : L’Association pour la Reconstitution du Couvert Végétal (ARCV) plaide pour la restauration des anciens sites d’orpaillage
L’Association pour la Reconstitution du Couvert Végétal (ARCV), en collaboration avec l’Organisation pour la Recherche, la Défense et la Restauration de l’Environnement (ORDRE), a organisé ce samedi 22 mars 2025 à Yanfolila une séance de sensibilisation de la population sur la restauration des sites d’orpaillage dégradés et l’exploitation illégale de ces sites. C’était à la faveur d’une rupture collective du jeûne organisée par ces deux associations que la population de la ville de Yanfolila a été édifiée sur les conséquences néfastes de l’orpaillage. La cérémonie était placée sous la présidence du préfet de Yanfolila, M. Souleymane Coulibaly, en présence de la présidente de l’ARCV, Mme N’Diaye Mariam Sangaré, du président de l’ORDRE, M. Modibo Coulibaly, des organisations de la société civile et de nombreux autres acteurs intervenant dans le secteur de l’environnement.
Le thème retenu pour cette activité est : « Ensemble pour la restauration des sites d’orpaillage de Yanfolila ».
Prenant la parole pour la circonstance, Mme N’Diaye Mariam Sangaré a insisté sur l’urgence de réhabiliter ces zones afin de préserver l’environnement et d’assurer un avenir durable aux populations.
L’orpaillage a longtemps constitué une source de revenus pour de nombreuses familles du cercle de Yanfolila, contribuant à l’économie locale. Cependant, Mme Sangaré a souligné que cette activité, lorsqu’elle est pratiquée sans précautions, engendre de graves conséquences écologiques. « La déforestation, la pollution des eaux, la dégradation des sols, les risques pour la santé et la perte du bétail sont autant de défis que nous devons affronter », a-t-elle déclaré.
Face à cette situation alarmante, l’ARCV estime qu’il est temps d’agir pour inverser la tendance. Mme Sangaré a rappelé que la protection de l’environnement est un devoir collectif, en s’appuyant sur l’article 25 de la nouvelle Constitution, qui stipule que « la protection de l’environnement et la promotion de la qualité de la vie sont un devoir pour tout citoyen et pour l’État ».
L’ARCV propose plusieurs mesures pour restaurer les sites affectés, à savoir :
La revégétalisation des terres dégradées afin de favoriser la biodiversité et l’agriculture.
Le traitement des eaux polluées pour prévenir de nouvelles contaminations et garantir un accès à une eau potable et saine.
L’assainissement des zones affectées afin de réduire l’exposition aux substances toxiques et améliorer la santé publique.
La création d’emplois dans la reforestation et la réhabilitation des sols, tout en promouvant de nouvelles formes d’activités économiques durables.
Mme Sangaré a insisté sur la nécessité d’une approche collective et inclusive. « Cette tâche ne sera pas facile, mais avec des efforts concertés, nous pouvons y arriver », a-t-elle affirmé.
Pour réussir cette mission, l’ARCV souhaite impliquer toutes les parties prenantes :
Les communautés locales, en les sensibilisant aux pratiques d’orpaillage responsable et en les associant aux initiatives de restauration.
Les autorités locales, en mettant en place des réglementations efficaces et en soutenant les projets de réhabilitation.
Les organisations de la société civile, en mobilisant la population et en plaidant pour la protection de l’environnement.
Les partenaires techniques et financiers, en apportant des ressources et des expertises pour la mise en œuvre des projets.
Elle lance un appel solennel : « Ensemble, nous pouvons transformer ces sites dégradés en espaces de vie, de production et de beauté. Ensemble, nous pouvons léguer à nos enfants un environnement sain et prospère. »
Le choix du thème « Ensemble pour la restauration des sites d’orpaillage de Yanfolila » n’est pas fortuit.
Le constat est généralement très alarmant, nous dit Modibo Coulibaly, président de l’ORDRE.
« De Kayes à Kita, à Sikasso et ici, effectivement, à Bougouni, Yanfolila, partout où l’on passe, on constate que les sols sont en train d’être très dégradés et que le couvert végétal ainsi que toute la biodiversité sont en train d’être décimés », précise M. Coulibaly.
Pour sa part, le préfet du cercle de Yanfolila, M. Souleymane Coulibaly, a fait savoir que cette rencontre vient à point nommé pour le cercle de Yanfolila. « Car tout le monde sait que le cercle de Yanfolila regorge de nombreux sites d’orpaillage, lesquels causent aujourd’hui beaucoup de dégâts environnementaux. »
Avec cette initiative, l’ARCV espère sensibiliser l’ensemble des acteurs afin que la restauration des sites d’orpaillage devienne une réalité, garantissant ainsi un cadre de vie plus sain et un avenir durable aux générations futures.
Brehima DIALLO