
Mali-météo : la saison des pluies 2025, présage des risques élevés d’inondations pouvant entrainer des pertes de récoltes, de biens matériels et en vies animales et humaines dans les localités exposées.
L’Agence Nationale de la Météorologie (Mali-météo) a annoncé, à travers sa prévision saisonnière, que la saison des pluies de 2025 sera marquée par une pluviométrie égale ou supérieure à celle de la saison de 2025. Il est prévu que la moyenne climatologique de la période de 1991 à 2020 présente un démarrage normal à précoce et une fin tardive normale. Des épisodes de pluies de courte durée et de moyenne intensité seront observés au début de la saison des pluies, tandis qu’à la fin, les pluies seront normales à longues. De plus, les écoulements prévus seront normaux à supérieurs dans toutes les régions du pays. Cette annonce a été faite le 07/05/2025 lors d’une conférence à Mali-Météo, en présence de plusieurs personnalités, dont M. Mamadou Camara, chargé de mission au Ministère des Transports et des Infrastructures, Moussa Telly, Mme Tandia Fanta TRAORE, la directrice des lieux, ainsi que plusieurs de ses collaborateurs.
En ce qui concerne la prévision des caractéristiques agro-hydro-météorologiques et climatiques de la saison des pluies 2025, il est prévu : un cumul pluviométrique supérieur à proche de 1991 à 2020, sur la majeure partie du Mali. Il faut noter qu’un démarrage moyen à tardif dans les régions de Sikasso, Bougouni, Koutiala, Dioila, San, le Sud de celles de Kayes, Kite. Ségou et le District de Bamako. Ailleurs, dans le pays, il sera moyen à précoce. Une date de fin saison globalement tardive à moyenne sur l’ensemble du pays.
Il est prévu des séquences sèches longues à moyennes en début de saison dans les régions de Bandiagara, Douentza, le Sud des régions de Tombouctou, Gao et Ménaka. Ailleurs dans le pays, elles seront courtes à moyennes ; des séquences sèches moyennes à longues seront attendues sur tout le pays excepté les régions de Kayes, Bougouni, le Sud des régions de Koulikoro, Sikasso et Kita à elles seront courtes à moyennes.
Parlant des recommandations, face aux risques d’inondation, le caractère globalement pluvieux, attendu pour la saison des pluies 2025, présage des risques élevés d’inondations pouvant entrainer des pertes de récoltes, de biens matériels et en vies animales et humaines dans les localités exposées. Pour y faire face, il est recommandé de : renforcer la communication des prévisions saisonnières et de leurs mises à jour afin d’informer et sensibiliser les communautés sur les risques et prendre des dispositions pour éviter des désastres, en appuyant les efforts de la presse, des plateformes de réduction des risques de catastrophes, des ONG et du Système d’alerte précoce: déconseiller et éviter l’occupation anarchique des zones inondables aussi bien par les habitations que par les cultures et les animaux. Il s’agit également de : renforcer les digues de protection et assurer la maintenance des barrages et des infrastructures routières: curer les caniveaux pour faciliter l’évacuation des eaux de pluies: maintenir la garde et suivre les mises à jour de ces prévisions saisonnières et les prévisions de courtes et moyennes échéances que produisent et diffusent les services météorologiques et hydrologiques du Mali.
En dépit du caractère globalement humide attendu de la saison des pluies 2025, il n’est pas exclu d’observer des séquences sèches longues pouvant entrainer des déficits hydriques dans certaines localités, il y a un fort risque que la croissance des cultures et des plantes fourragères soit affectée. Pour y faire face, il est recommandé de: diversifier les pratiques agricoles, à travers la promotion de l’irrigation et du maraîchage pour réduire le risque de baisse de production: choisir les espèces et variétés de cultures tolérantes au déficit hydrique, dans les zones exposées : adopter des techniques culturales de conservation des eaux et des sols : interagir avec les techniciens des services de Météorologie, d’Hydrologie et d’Agriculture pour avoir des informations spécifiques et des conseils en termes des conduites à tenir.
Face aux risques de maladies, les zones humides et celles inondées peuvent être favorables au développement des germes de maladies (Cholera, malaria, dengue, bilharziose, etc.) et d’épizooties (fièvre de la vallée du Rift, etc.). Aussi, les séquences sèches longues à moyennes attendues notamment dans certaines parties du pays pourraient occasionner une persistance de hautes températures et des vents de poussières favorables à la prolifération d’autres germes de maladies épidémiques. A cet effet, il est recommandé de : renforcer les capacités des systèmes nationaux de santé et des plateformes nationales de réduction de risques de catastrophes : sensibiliser et diffuser des informations d’alerte sur les maladies à germes climato-sensibles, en collaboration avec les services de météorologie et de santé: assainir les agglomérations et éviter le contact avec les eaux contaminées, à travers des opérations de drainage et de curage des caniveaux : prévenir les maladies, en vaccinant les populations et les animaux ; renforcer la vigilance contre les maladies et les ravageurs des cultures (chenille légionnaire et autres insectes nuisibles).
Quelques conseils pratiques afin de tirer profit de la saison des pluies
Au regard de la configuration de la saison des pluies 2025 présageant une situation globalement humide, il est recommandé aux agriculteurs, éleveurs, gestionnaires des ressources en eau, Projets, ONG et aux autorités de valoriser les situations d’écoulements moyens à excédentaires, en développant des cultures irriguées notamment dans les plaines inondables tout en évitant les risques d’inondation ; investir davantage dans les cultures à hauts rendements tolérantes vis-à-vis des conditions humides (riz, canne à sucre, tubercules, etc.) ; soutenir le déploiement de techniques climato-intelligentes d’augmentation des rendements des cultures et des fourrages, face aux risques climatiques notamment ceux liés aux excès d’eau de pluies et à la sècheresse; renforcer les dispositifs d’information, d’encadrement et d’assistance agro-hydro-météorologiques des producteurs ; faciliter aux producteurs l’accès à des semences améliorées et des intrants agricoles adaptés à leurs besoins.
Issa Baradian TRAORE