Il s’agit du deuxième échange depuis le début de l’offensive ukrainienne de Koursk. Ce vendredi 13 septembre, Kiev et Moscou ont échangé des dizaines de prisonniers de guerre. Parmi eux, des membres du régiment Azov capturés par la Russie pendant la bataille de Marioupol.
Le président Volodymyr Zelensky a communiqué sur cet échange, mais les autorités russes n’ont pour l’instant donné aucun détail sur le nombre des Russes libérés. Le HuffPost fait le point.
49 prisonniers ukrainiens libérés, dont beaucoup de femmes
« 49 Ukrainiens sont rentrés chez eux », s’est félicité le chef de l’État ukrainien sur Telegram, accompagnant son message de photos des soldats, enveloppés dans des drapeaux bleu et jaune ukrainiens. Parmi eux, des combattants d’Azovstal, l’aciérie assiégée par l’armée russe à Marioupol au printemps 2022.
Les soldats ukrainiens libérés sont surtout des femmes. À la frontière, elles descendent d’un car les larmes aux yeux, serrant dans leurs bras les personnes qui les attendent. Tamara Mirochnikova, 28 ans, et Tetiana Bougaï, 29 ans, disent « ne pas y croire ». Elles expliquent avoir été transportées pendant cinq jours par l’armée russe, sans savoir qu’elles allaient être libérées, après deux ans et demi de captivité.
Les militaires libérés sont ensuite emmenés en direction d’un hôpital pour des examens de contrôle, une procédure habituelle dans ces cas-là.
• Des prisonniers russes transportés vers la Biélorussie
Avant le retour de ces soldats ukrainiens, l’AFP avait pu monter à bord d’un car dans lequel se trouvaient plusieurs prisonniers de guerre russes, tous capturés par les forces ukrainiennes lors de l’offensive transfrontalière dans la région de Koursk.
Escortés par des militaires russes, certains encagoulés, les hommes faisaient route en direction de la frontière avec la Biélorussie, un pays allié de la Russie.
Le 5 juin, le président russe Vladimir Poutine avait affirmé que la Russie détenait 6 465 soldats ukrainiens, contre 1 348 militaires russes prisonniers en Ukraine. Kiev n’a pas confirmé ces chiffres.
• Zelensky presse les Occidentaux sur les missiles longue portée
En parallèle de cet échange de prisonnier, Volodymyr Zelensky s’est félicité vendredi de son offensive de Koursk qui a permis de « ralentir » la progression russe dans l’est de l’Ukraine. « Dans la région de Kharkiv (nord-est), l’ennemi a été stoppé, et sa progression dans la région de Donetsk (est) a été ralentie, même si c’est très difficile là-bas », a-t-il dit, assurant que Moscou avait dû déployer 40 000 hommes dans sa région frontalière de Koursk. « Le chemin à parcourir est encore long », a cependant tempéré Zelensky.
En effet, Kiev reste en difficulté sur le terrain et demande aux Occidentaux de l’autoriser à frapper en profondeur des cibles militaires sur le sol russe et de l’aider à abattre les missiles qui visent son territoire.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a même accusé ses alliés américains et européens d’avoir « peur » d’évoquer la possibilité d’abattre les missiles et les drones russes visant l’Ukraine, alors même qu’ils aident Israël à le faire.« Les alliés abattent conjointement des missiles et des drones dans le ciel du Moyen-Orient, pourquoi n’y a-t-il toujours pas de décision similaire pour abattre conjointement des missiles et des (drones) Shahed russes dans le ciel de l’Ukraine ? », a martelé le chef de l’État ukrainien au cours d’une conférence à Kiev.
Américains et Européens craignent en effet que l’utilisation de missiles occidentaux pour frapper en profondeur ne pousse Moscou à l’escalade et à une confrontation directe.
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