Le manioc peut donner de très hauts rendements à l’hectare, à condition que le matériel végétal soit de qualité et que toutes les étapes de production soient bien menées.
Le travail du sol consiste à le labourer et à faire des billons de 30 à 40 cm de hauteur et de 40 cm de largeur, distant d’un mètre.
La zone forestière, la plaine côtière et le plateau de l’Adamaoua offrent des conditions favorables de culture du manioc au Cameroun. L’optimum des rendements est obtenu à une altitude inférieure à 1500 m avec une pluviométrie comprise entre 1200-1500 mm, une saison sèche de moins de quatre mois et une température moyenne oscillant entre 23 et 25°C.
Il se développe bien sur des sols légers, bien drainés, profonds et riches en matières organiques. Mais, il peut aussi bien pousser sur d’autres types de sols, hormis les sols très lourds, inondés et mal drainés.
Le manioc est cultivé dans toutes les zones agro-écologiques du Cameroun, mais la production n’est pas uniforme. Il préfère un climat chaud et humide, et est très exigeant en ce qui concerne l’ensoleillement.
Le manioc est cultivé à près de 90% par des femmes, et cette plante peut être produite en monoculture ou en association avec d’autres cultures comme le maïs, l’arachide, le macabo, le haricot, le niébé, les légumes, etc.
Choisir un terrain plat ou en faible pente
Les tubercules peuvent être récoltés au bout de 9 à 18 mois après plantation. En condition de production traditionnelle, la récolte peut varier entre 8 et 15 tonnes de tubercules par hectare de périmètres uniquement consacrés au manioc. Même dans des milieux hostiles où les autres cultures échouent, le manioc est capable d’un bon rendement.
Le périmètre agricole le mieux adapté à la culture du manioc est plat ou légèrement en pente. Les terrains à pente raide s’érodent facilement et, partant, ne sont pas très conseillés pour la culture du manioc.
Les vallées et les zones de dépression ne sont pas non plus très adaptées, car elles sont souvent engorgées d’eau et mal drainées et empêchent un bon développement des racines du manioc.
En saison sèche, cependant, des variétés précoces de manioc peuvent être plantées sur des buttes ou sur des billons dans les bas-fonds. Il faut aussi prendre des renseignements sur les antécédents culturaux du site, les types de mauvaises herbes, les maladies et les ravageurs rencontrés dans la région peuvent également vous guider dans le choix d’un site pour votre champ de manioc.
Ces informations vous aideront à éviter des terrains difficiles et à mettre en place un bon programme de protection pour votre manioc.
Les étapes de la production
Pour la mise en terre, les boutures doivent être inclinées de 45°C, les nœuds orientés vers le haut.
La première phase de production comporte le travail du sol, le choix et la préparation des semences et leur mise en terre.
Pour la préparation du sol en culture manuelle, il s’agit de défricher, de brûler, de labourer, de butter ou billonner (ceci est conseillé pour les sols lourds). En culture mécanisée, il s’agit de gyrobroyer, de labourer, de pulvériser, et de billonner (ceci est conseillé pour les sols lourds).
La préparation du sol varie selon le climat, la nature du sol, la végétation et le relief. Il s’agit d’ameublir la surface du sol, d’enrichir le sol en matière organique et de réduire le développement des mauvaises herbes.
Pour cela il faut procéder avant les premières pluies à un abattage, tronçonnage des arbres s’ils existent dans la parcelle, puis procéder au défrichage et nettoyage complet de la parcelle. Par la suite labourer le sol et faire des billons de 30 à 40 cm de hauteur et de 40 cm de largeur, distant d’un mètre.
Les semences de manioc sont des boutures. Elles doivent être prélevées à partir des tiges vigoureuses âgées d’au moins 6 mois et ne présentant aucun symptôme d’une quelconque maladie. Les boutures doivent avoir 25 à 30 cm ou porter 5 à7 nœuds. Elles peuvent être conservées pendant dix jours à l’ombre au cas où la plantation n’a pas lieu immédiatement.
Les possibilités d’association
Un bon pied de manioc peut donner 10 à 15 boutures. Il faut éviter les boutures trop vieilles ou trop tendres. Mais, il est plus judicieux d’acheter les semences des variétés améliorées pour avoir de bons rendements à l’hectare.
Une bouture des nouvelles variétés améliorées coûte entre 25 Frs et 50 Frs cfa selon que vous l’achetez directement sur le site de production ou en ville. Pour la mise en terre, les boutures doivent être inclinées de 45°C, les nœuds orientés vers le haut.
Il est conseillé de planter quand on est sûr que la bouture aura trois mois de pluies successives après sa mise en terre. Il est recommandé de planter à une densité variant de 6000 à 10 000 plants à l’hectare soit des écartements de 1 x 1.5m à 1 x 1 m en culture pure, et de 2x 2 m en culture associée, soit 2500 plants/ha.
Le manioc peut s’associer avec d’autres cultures, surtout dans des zones où il y a un manque de terres cultivables. Les meilleures associations donnant de bons résultats sont les associations avec le macabo, le taro ou le maïs à la fois.
Le rendement baisse quand il est associé soit avec le maïs seul, le haricot seul, etc. L’association maïs/manioc accroît la production du maïs pour une densité de 40 000 pieds par hectare.
La densité de plantation pour ces associations est de :
Manioc/maïs : 2 tiges de maïs alternées à 2 tiges de manioc. Une association manioc/maïs sur un hectare peut donner 25 tonnes de manioc et 3,5 tonnes de maïs.
Manioc/haricot : 3 pieds de haricot entre 4 tiges de manioc
Manioc/taro : 1 tige de taro entre 4 tiges de manioc
Manioc/macabo : 1 tige de macabo entre 2 tiges de manioc.