
Malgré un cheptel bovin impressionnant de plus de 20,9 millions de têtes, le Nigeria est confronté à un paradoxe dans l’industrie laitière. Sa production de lait, qui n’atteint que 700 000 tonnes par an, est largement inférieure à la consommation estimée de 1,6 million de tonnes, ce qui signifie qu’environ 60 % du lait consommé est importé.
Ainsi, le gouvernement nigérian a lancé une initiative pour doubler la production laitière d’ici 2030, visant à réduire les importations de produits laitiers s’élevant à 1,5 milliard de dollars par an.
Pour atteindre cet objectif, le Nigeria prévoit d’importer des vaches laitières à haut rendement du Danemark, reconnu pour son expertise en élevage intensif. Une ferme pilote a déjà importé plus de 200 génisses danoises. De plus, huit nouvelles variétés de pâturages ont été introduites pour soutenir cette initiative.
Par ailleurs, le pays a également mis en place une stratégie nationale pour les ressources génétiques animales avec le soutien de la FAO, visant à moderniser les pratiques d’élevage et attirer les investissements dans le secteur.
Notons que ces efforts s’inscrivent dans une politique économique plus large visant à réduire les importations alimentaires face à l’inflation et à la pression sur la monnaie locale. Toutefois, des défis subsistent, tels que des infrastructures insuffisantes et des chaînes logistiques sous-développées.
Pour rappel, en cas de succès, cette stratégie pourrait transformer le secteur laitier nigérian et le positionner comme un acteur clé de l’approvisionnement laitier en Afrique de l’Ouest.
ITra Nabi