Au regard de la situation catastrophique dans laquelle se trouve les paysans, constatant l’urgente nécessité d’intervenir et de défendre le droit des paysans et l’impérieuse obligation d’accompagner le peuple malien face à cette situation désastreuse, la Plateforme de lutte contre la Corruption et le Chômage, à travers le mouvement Daba Kala a organisé une rencontre avec les paysans maliens afin de trouver désormais des solutions idoines à la mal gouvernance du secteur agricole.
Le professeur Clément à sa désignation à la tête du Mouvement Daba-kala, rappelle que l’année dernière, le Mali a été classé le plus grand producteur du coton en Afrique. Cette année, malheureusement, le Mali sera hors classe, pour la simple raison que le paysan malien n’a pas eu l’engrais comme il voulait. A l’en croire, partout où le cultivateur avait besoin de 6 sacs d’engrais pour un hectare, les 90 % n’ont eu que 2 sacs. D’où, un manque à récolter de 70 % sur toute l’entendue du territoire malien, s’insurge le défenseur de la cause des paysans.
Suite à cela, le Mouvement Daba-kala demande des réparations aux préjudices causés à tous les paysans du Mali. Pour ce faire, le mouvement a proposé 12 doléances. Pour l’exonération des paysans des redevances eau dans toutes les zones Office du Niger, Sélingué etc., et l’augmentation de 30 % du prix d’achat de toutes les céréales par l’OPAM.
« Les difficultés que le monde paysan est en train de subir sont dues à un manque de prévision et surtout une véritable mauvaise gouvernance dans la chaine d’attribution des marchés d’engrais et de leur distribution », a noté le Coordinateur du Mouvement DABA KALA. Il a souligné qu’il ressort de leurs investigations que, l’urée qui était attribué à 400.000 FCFA précédemment est à plus de 600.000 FCFA la tonne cette année.
« Les prévisions de mise à disposition des intrants qui se faisaient caque année a été revue à la baisse, ce qui aura un impact sur la production. Pourtant on parle su développement de la CMDT grâce à l’effort des paysans, dont les conditions se dégradent considérablement. Cette année les producteurs vivent dans une précarité sans précédent : manque d’engrais sur la plupart des zones concernées, absence totale d’un plan d’intervention urgente, menace imminente de famine sur toute l’étendue du territoire national, entre autres », a-t-il martelé.
Le mouvement ‘’Daba-kala’’ veut pour l’avenir, selon le Pr. Clément Dembélé, la mise en place de la négociation annuelle obligatoire (NAO) et l’exécution de la loi d’orientation agricole. « Il faut la création d’un fonds spécial, la formalisation des activités agro-pastorales et la mise en place des plans d’urgence de coopération et code d’investissement agro-pastoral et d’industrie », a-t-il soutenu. Pour clore les doléances du mouvement Daba-kala, le Pr. Clément Dembélé exige l’ouverture d’une enquête judiciaire sur l’appel d’offres des intrants de la campagne 2022 et le fonds des paysans versé dans les capitaux de la CMDT.
En plus de l’année 2022, dans les jours à venir, le mouvement Daba-kala organisera des sorties dans les régions et les zones agricoles. Si les doléances ne sont pas prises en compte, des rassemblements seront organisés d’abord au niveau des régions et ensuite Bamako, pour redonner à tous les paysans du Mali leur dignité et intégrité, a avancé le leader du mouvement Daba-kala, Pr. Clément Mamadou Dembélé.
Issa Baradian TRAORE