
Mali: Colère de la ministre de la santé contre certains personnels sanitaires
Cette sortie de la ministre de la santé intervient quelques jours après la publication d’une vidéo par une proche d’un patient. Celle-ci dénonçait, image à l’appui, le comportement d’un médecin d’une structure publique de santé. Ce dernier s’en prenait à un de ses collègues qui voulaient s’occuper d’un malade, affirmant que les patients qui sont pressés peuvent aller dans les structures privées.
La séquence devenue virale sur les réseaux sociaux a provoqué la colère de nombreux citoyens. Mais pas que. Elle a aussi fait sortir la ministre de la santé, le médecin-colonel Assa Badiallo Touré de ses gongs. Ainsi lors de l’atelier d’échanges sur l’accueil et l’hygiène dans les structures de santé, la ministre a dénoncé le comportement des « brébis galeux » de la profession. Elle a assuré que « tout manquement avéré du personnel de santé au Mali sera désormais sanctionné ». Mais pour cela, elle a demandé aux usagers et aux syndicats de dénoncer ces comportements qui n’honorent pas le personnel sanitaire.
À Bamako comme à l’intérieur du pays, des citoyens soutiennent cette décision du ministère de la Santé et du Développement social.
« Cette décision du ministre est vraiment la bienvenue. Parce que des plaintes suivies de sanctions feront changer des comportements », pense une dame à Bamako, Même si elle se montre sceptique quant aux signalements des manquements, affirmant que « des patients hésiteront à dénoncer d’éventuels fautifs ». « L’application de cette décision fera vraiment du bien aux patients et aux structures de santé. Plein de gens préféreront ces structures au détriment des cliniques », souligne de son côté un autre usager d’une région du centre. Alors que cette ménagère invite l’État « à tout faire pour en finir avec ces genres de comportements ».
Les professionnels de santé se défendent
Le syndicat des médecins du Mali (SYMEMA) reconnaît que le devoir du médecin comprend un bon accueil des patients et un travail du matin jusqu’à la fin des heures réglementaires. Toutefois, le sécrétaire général par intérim Boubakar Niaré, rappelle que cela doit se faire dans un cadre de sécurité et de protection.
« Il faudra comprendre que le médecin fait son travail dans des conditions très difficiles. Quelqu’un qui est dans de telles situations, est-ce que vous pouvez lui demander une redevabilité ? », s’interroge M. Niaré Et le secrétaire général de poursuivre « un médecin malien peut faire le travail de 10 médecins dans certaines situations. Les médecins sont souvent épuisés, il va de soi qu’il y ait des jours où vraiment les situations seront délétères pour le médecin ».
Par ailleurs, le SYMEMA exprime son inquiétude face aux images d’attaques contre des médecins dans l’exercice de leurs fonctions. Le syndicat rappelle que les dispositions réglementaires peuvent aller de l’introduction d’une plainte devant les juridictions compétentes à une cessation de travail si nécessaire.
Source: studio Tamani