Le Ministre de la Justice et des Droits de l’homme, garde des sceaux, M. Mamoudou Kassogué a présidé lundi 02 septembre 2024, la cérémonie d’ouverture d’un atelier de formation initié par l’institut National de Formation Judiciaire Maître Demba Diallo (INFJ), destiné à renforcer les capacités des magistrats maliens dans la lutte contre le terrorisme. C’est atelier s’inscrit dans une stratégie de renforcement du système judiciaire du pays. C’était à l’hôtel ex-sheraton (Radisson Collection), en présence du Directeur de l’INFJ, M. Toubaye Koné, les représentants des partenaires, de plusieurs figures importantes du ministère, y compris des membres du Cabinet et des directeurs des services centraux.
Dans son discours d’ouverture, le Ministre de la Justice et des Droits de l’homme, garde des sceaux a d’abord rappelé que cette session de formation est le fruit d’un partenariat dynamique, d’une part, entre l’INFJ et l’Université italienne << la Scuola Superiore Sant’Anna >> et d’autre part, entre le Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme et le Ministère Italien des Affaires Etrangères qui a bien voulu assurer le financement dans le cadre d’un Projet intitulé: << Renforcement des systèmes judiciaires des pays africains par la formation >>. Il a adressé ses sincères remerciements à son Excellence Monsieur Stefano Antonio DEJAK, Ambassadeur d’Italie au Mali, pour son rôle déterminant dans l’aboutissement de ce Projet, tant au niveau des démarches administratives qu’au niveau du suivi pour la mise en œuvre effective des activités. In dira que les techniques d’enquête en matière de lutte contre le terrorisme, qu’il soit national ou international, constituent la principale thématique sur laquelle sera axée cette session de formation de quatre (4) jours, organisée à l’intention des magistrats. « L’intérêt de cette thématique pour notre pays n’échappe à personne pour la simple raison que les pays de la zone sahélo- saharienne, dont le nôtre, font face, il y a plus d’une décennie, au terrorisme qui a affecté négativement les conditions de vie des populations avec ses lourdes conséquences », a-t-il déclaré. Et s’ajouter que les réponses des Etats face à cette problématique n’ont pas permis de venir à bout de ce phénomène, à cause notamment de sa profondeur, de l’insuffisance de la coopération internationale, de la porosité des frontières, de l’insuffisance des moyens d’action, mais aussi de facteurs endogènes complexes nécessitant des approches spécifiques et adaptées aux réalités socioculturelles et économiques des populations. « Notre pays, le Mali, depuis la rectification de la Transition, a pris la juste mesure de cette situation en adoptant une politique qui prend en compte tous les paramètres dans la lutte contre le phénomène, des moyens socioéducatifs et religieux aux actions militaires en passant par un renforcement du système judiciaire, pour favoriser une dynamique multidimensionnelle à la hauteur des défis et des enjeux », a-t-il précisé. Dans cette logique, le renforcement du système judiciaire, à travers la formation des personnels judiciaires, notamment les magistrats, pour le hisser à la hauteur des enjeux de la lutte contre le terrorisme, cadre parfaitement avec les objectifs et les orientations de notre pays. De gros efforts ont déjà été accomplis dans ce cadre, à travers des réformes législatives et réglementaires, des réformes structurelles et institutionnelles ainsi que l’organisation de sessions de formation des personnels judiciaires. A cet effet, il est utile de préciser que notre pays sera doté, avec l’adoption prochaine des projets de textes par le Conseil National de Transition, d’un nouveau Code Pénal et d’un nouveau Code de Procédure Pénale qui renforceront davantage le dispositif législatif pour une lutte plus efficace avec l’introduction, notamment, de techniques spéciales d’enquête renforçant les moyens d’action et d’investigation des enquêteurs. Aussi, à la faveur d’une réforme majeure, le parquet du Pôle Spécialisé de Lutte contre le Terrorisme et la Criminalité Transnationale organisée, a été réorganisé pour mettre un Procureur Spécial à sa tête afin de renforcer son efficacité dans la conduite des procédures, les affaires de droit commun relevant désormais de la compétence d’un autre Procureur. Les efforts de l’Etat vont se poursuivre pour renforcer davantage ce Pôle, à travers les ressources humaines nécessaires et les moyens logistiques adaptés, mais aussi à travers sa Brigade d’Investigations Spécialisées dont les antennes régionales seront très prochainement opérationnalisées. L’intensification de la lutte contre le terrorisme, au plan militaire, doit aller de pair avec le renforcement du système judiciaire face au phénomène, car la judiciarisation des procédures à l’encontre des terroristes et autres criminels appréhendés au cours des opérations militaires, sous le contrôle et l’accompagnement des unités prévôtales, doit s’effectuer dans des conditions d’efficacité et de rigueur professionnelle requises en cette matière. C’est la raison pour laquelle, la mise à niveau et le renforcement des capacités des personnels judiciaires, et plus spécifiquement les magistrats chargés des affaires de terrorisme, doivent être une quête permanente. Pour sa part, son département s’y attache une attention particulière et son soutien ne fera pas défaut à toute initiative allant dans ce sens, notamment à l’endroit de l’Institut National de Formation Judiciaire << Maître Demba DIALLO », dont je félicite le Directeur Général pour toutes les innovations apportées, ces dernières années, à cet Institut pour le meilleur accomplissement de sa mission. Le Ministre Kassogué a encouragé les participants à profiter pleinement de cette opportunité, soulignant que ces compétences seront cruciales pour l’avenir du pays. 𝑨𝒊𝒏𝒔𝒊, 𝒍𝒆 𝑴𝒂𝒍𝒊, 𝒂𝒗𝒆𝒄 𝒍’𝒂𝒑𝒑𝒖𝒊 𝒅𝒆 𝒔𝒆𝒔 𝒑𝒂𝒓𝒕𝒆𝒏𝒂𝒊𝒓𝒆𝒔 𝒊𝒏𝒕𝒆𝒓𝒏𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏𝒂𝒖𝒙, 𝒔𝒆 𝒅𝒐𝒕𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝒎𝒐𝒚𝒆𝒏𝒔 𝒏𝒆́𝒄𝒆𝒔𝒔𝒂𝒊𝒓𝒆𝒔 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒂𝒇𝒇𝒓𝒐𝒏𝒕𝒆𝒓 𝒍𝒆𝒔 𝒎𝒆𝒏𝒂𝒄𝒆𝒔 𝒕𝒆𝒓𝒓𝒐𝒓𝒊𝒔𝒕𝒆𝒔, 𝒕𝒐𝒖𝒕 𝒆𝒏 𝒓𝒆𝒏𝒇𝒐𝒓𝒄̧𝒂𝒏𝒕 𝒍𝒆𝒔 𝒇𝒐𝒏𝒅𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕𝒔 𝒅𝒆 𝒔𝒐𝒏 𝒔𝒚𝒔𝒕𝒆̀𝒎𝒆 𝒋𝒖𝒅𝒊𝒄𝒊𝒂𝒊𝒓𝒆.
Alassane Cissé