Le plus souvent, aujourd’hui encore plus du fait de la puissance des réseaux sociaux et de la profusion des canaux digitaux, ces débats sont malheureusement réduits à des querelles de personnes presque exclusivement alors qu’ils sont censés être des débats éminemment rationnels, scientifiques et d’idées.
Pour certains esprits, la différence de points de vue, de lectures ou d’analyses est systématiquement synonyme de différends voire d’adversité. Pour d’autres, il s’agit plus d’une démarche volontaire que de chercher à vider les débats de tous leurs sens nobles et utiles pour en faire des occasions de semer le doute, l’incertitude et la zizanie. En cela et en plus du facteur technologique, ils profitent aussi, il faut le dire, d’un phénomène connu universellement en matière de gouvernance et de management, quand une organisation est assimilée à une personne, celle du manager, et vice-versa.
Du coup, il devient plus aisé pour les adeptes de batailles épiques et de la récupération «populiste» de faire en sorte que les regards de l’opinion publique soient détournés de l’essentiel et l’utile que sont les idées, les raisonnements et les argumentaires pour se concentrer sur le secondaire et le futile. Ils contribuent au passage à l’appauvrissement intellectuel des débats.