Les élevages familiaux en zones méditerranéennes et tropicales sont fortement soumis au changement climatique et à l’exacerbation des phénomènes extrêmes, comme la succession de plusieurs années de sécheresse. Le Cirad participe à des nombreux travaux en Afrique de l’Ouest sahélienne sur le pastoralisme en zones sèches. Au Burkina Faso, par exemple, le Cirad expérimente avec ses partenaires des gestions concertées et durables des territoires qui incorporent des activités d’élevage : gestion de la fumure, ressource fourragère de saison sèche, charte foncière pour une gestion durable des ressources agro- sylvo-pastorales…
Les scientifiques s’accordent sur les avantages de la mobilité des animaux en élevage agropastoral face au changement climatique. Cependant, ces activités pastorales peuvent être remise en question face à des enjeux de sécurité, sanitaire, ou d’accès au foncier.
Développer des politiques agricoles territorialisées
La transformation des systèmes agricoles et alimentaires face aux changements climatiques requiert aussi une mobilisation politique de grande ampleur, afin de développer des politiques d’adaptation ambitieuses et efficientes et d’accompagner les agriculteurs.
« Il s’agit d’abord de financer de façon massive des politiques et des instruments d’adaptation de l’agriculture au changement climatique », comme l’explique Marie Hrabanski, chercheuse en sociologie politique au Cirad. A partir de plusieurs projets de recherche menés au Nord et au Sud, les scientifiques du Cirad identifient cinq stratégies politiques d’adaptation de l’agriculture :
- Financer le fonctionnement des structures publiques et parapubliques impliquées dans le développement de ces projets de transition ;
- Impliquer entièrement le secteur bancaire pour qu’il joue pleinement son rôle afin de ne financer que des projets adaptés ;
- Réhabiliter la planification et se servir de cet outil pour identifier, à l’échelle des différents territoires, des objectifs agricoles et de souveraineté alimentaire adaptés, ainsi que les orientations qui permettront d’y parvenir ;
- Accompagner les agriculteurs en associant différents types d’initiatives et en développant à la fois des instruments contraignants (interdiction d’irriguer certaines plantes…), des instruments incitatifs (aides massives pour accompagner les agriculteurs vers des cultures adaptées…) et des instruments communicationnels (informations climatiques, mutualisation des bonnes pratiques…) ;
Développer la participation citoyenne, les acteurs des territoires étant les mieux à même d’exprimer la complexité des enjeux, les attentes et les contraintes.
Source: Cirad