Le Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, garde des sceaux, M. Mamoudou Kassogué a présidé jeudi 30 Novembre 2023, la 1ère session extraordinaire du Conseil d’Administration de l’Institut National de Formation Judiciaire Maître Demba Diallo, sis à Banankabougou. C’était en présence du directeur général de l’Institut, Dr Toubaye Koné et ainsi qu’en présence des administrateurs.
Dans son discours marquant l’ouverture des travaux, le Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme a d’abord précisé que les sessions extraordinaires, s’agissant du Conseil d’Administration des Établissements Publics, sont très rares, pour la simple raison que les sessions ordinaires, au nombre de deux par an, traitent de l’ensemble des sujets liés à l’organisation et au fonctionnement desdits Etablissements. Il a signalé l’Institut National de Formation Judiciaire « Maître Demba DIALLO » n’échappe pas à cette réalité, car c’est la première fois, depuis la création de cette structure, que se tient une session extraordinaire du Conseil d’Administration. Cette situation s’explique par les exigences actuelles et l’imminence des questions à résoudre.
« La portée historique de cet événement est à la dimension de l’intérêt que le Département attache au dossier soumis à votre examen qui concerne la réalisation d’une infrastructure à Mopti, dénommée « Maison Justice » dont l’organisation et le fonctionnement appellent l’établissement d’un lien juridique d’attachement et d’affiliation en tant qu’organisme à l’INFJ dont elle devrait intégrer l’organigramme » a déclaré le ministre.
C’est l’objet de l’ordre du jour unique de cette session extraordinaire du Conseil d’Administration, à savoir l’approbation de l’intégration de la « Maison Justice » dans l’organigramme de l’INFJ.
Sur le projet « Maison Justice », le Ministre Kassogué dira que c’est le fruit d’un partenariat dynamique entre le Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme et EUCAP-SAHEL Mali, à travers lequel ce partenaire s’est engagé à financer la réalisation d’une infrastructure dénommée « Maison Justice » à Mopti à hauteur de 1.400.000 Euros. Cette infrastructure, qui a vocation à abriter les ateliers de formation et d’autres rencontres des professionnels de la justice, est conçu pour être aussi un centre offrant des logements à des fins de séjour dans la ville de Mopti, tant pour les personnels affectés dans les régions du Nord que pour ceux du Sud effectuant des missions dans les régions du Nord en passant par Mopti. Au-delà des avantages sur le plan des économies d’échelle sur le budget des missions à Mopti et des commodités que la structure offre aux personnes qui y séjournent, un intérêt particulier est attaché à la réalisation de cette infrastructure afin d’offrir aux personnels de la Justice un espace sécurisé avec le déploiement d’un important dispositif sécuritaire. Des assurances ont été déjà données quant à la mobilisation des moyens pour parvenir à ce résultat.
Il a ajouté que la réalisation d’une telle infrastructure est, aujourd’hui, plus que jamais, une nécessité avec les victoires éclatantes que nos vaillantes forces de défense et de sécurité ont enregistrées dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et toutes les autres formes d’agression dont notre pays fait l’objet, favorisant ainsi le retour des services de l’État dans les localités touchées par l’insécurité. En effet, l’accès aux services sociaux de base ainsi que la protection de l’État constituent des droits de nos concitoyens, quel que soit le lieu où ils se trouvent sur le territoire national. Selon lui, la « Maison Justice » vient renforcer les capacités du Département de la Justice à mieux s’organiser pour face aux réalités nouvelles qui induisent la nécessité de prendre les dispositions nécessaires pour assurer le bon fonctionnement du service public de la justice sur l’ensemble du territoire national.
Il a aussi signalé que l’approbation de l’intégration de la « Maison Justice » dans l’organigramme de l’INFJ, objet de la présente session extraordinaire, est une étape fortement attendue afin de donner une assise juridique à l’infrastructure. Il importe de rappeler que des étapes substantielles ont été déjà franchies, notamment les visites sur le site, la création du titre foncier, la mise en place du financement et la disponibilité de certains partenaires pour accompagner la mise en œuvre du projet. Il n’est pas non plus superfétatoire de rappeler que c’est pour la première fois, depuis la création de l’INFJ, que son Conseil d’Administration est sollicité pour statuer sur une question en lien avec son organigramme lui permettant d’avoir une représentation au niveau régional. Cela constitue, incontestablement, une belle opportunité pour l’INFJ de renforcer ses capacités et mieux s’organiser pour faire face aux défis actuels et futurs.
Alassane Cissé