Dans le cadre de la recherche des voies et moyens pour instaurer la paix et la réconciliation au Mali, les membres du comité de pilotage du dialogue inter-maliens ne ménagent aucun effort pour entreprendre des démarches inclusives afin que ces assises soient déroulées dans les meilleures conditions et assorties des recommandations pertinentes. Le dialogue s’annonce à grand pas et le comité de pilotage multiple ses rencontres avec les composantes de la nation malienne. Le Président du comité de pilotage du dialogue inter-maliens, Ousmane Issoufi Maïga, lors de son discours devant les forces vives de la nation, a annoncé que les assises se débuteront à partir du 13 avril prochain dans les communes, qui seront suivies des phases régionales, puis nationale qui se tiendra à Bamako sous la présidence du Président de la transition, col Assimi Goïta, chef de l’Etat.
Capitalisant les avancées réalisées dans le cadre du processus de paix, et tirant les enseignernents des défis qui subsistent, le Président de la Transition a pris l’option de privilégier l’appropriation nationale du processus de paix, en donnant toutes ses chances à un dialogue direct inter-maliens pour la paix et la réconciliation, afin d’éliminer les racines des conflits communautaires et intercommunautaires Pour matérialiser cette vision le comité de pilotage qui a été institué par le décret N 2024-0053/PI-RM du 26 Janvier 2024 et ses membres nommés par le Décret N 2024-0062/P1-RM du 02 Février 2024 a élaboré et fait valider lors d’un atelier national, les Termes de référence du Dialogue inter-maliens assortis de cinq fiches thématiques, d’un règlement intérieur et d’un plan de communication. Dans le cadre de l’organisation pratique du Dialogue, les TDR ont retenu quatre niveaux de Concertations (Niveaux Communal, régional/District, des Ambassades et Consulats).
En ce qui concerne les orientations générales sur le déroulement des travaux du dialogue, notamment pour faciliter les échanges au cours des concertations, cinq thématiques feront l’objet d’exposés sommaires. Ces thématiques portent sur les aspects suivants : Paix, réconciliation nationale et cohésion sociale ; Questions politiques et institutionnelles, Economie et développement durable ; Aspects sécuritaires et défense du territoire Géopolitique et environnement international. Chaque thématique fait l’objet d’une fiche détaillée contenant les questions a débattre.
Les TDR de même que les fiches Thématiques doivent être mis à la disposition des participants et exploités pour orienter les débats qui demeurent libres et ouverts. Chacun de ses thèmes est développé sous l angle de son apport à la paix et à la réconciliation nationale et doit être soumis à débats afin de recueillir les avis, suggestions, critiques et recommandations des participants aux travaux du dialogue à tous les niveaux Niveau Communal y compris les Communes du District de Bamako: les cérémonies d’ouverture et de clôture des travaux du Dialogue qui se tiennent en principe au chef lieu de Commune sont présidées soit par les chefs d’arrondissement, les Maires, les Préfets ou les sous-Préfets selon le cas. Le nombre de participants aux travaux du niveau communal est fixé à 50 personnes. Toutefois ce nombre est fixé à 100 par Commune du district de Bamako. Pour les travaux proprement dits, les participants doivent designer par consensus un Président, un vice président et des rapporteurs afin de recueillir de façon organisée les recommandations qui seront issues des débats autour des différentes thématiques. Un rapport contenant les recommandations doit être rédigé et transmis au niveau régional. Les rapports des travaux du dialogue tenus dans les communes sont centralisés, débattus, amendés et adoptés par les participants à la rencontre régionale. A cet effet, les Présidents et rapporteurs désignés au Niveau Communal participent aux travaux du Dialogue de Niveau régional. Niveaux régional/ District/ Ambassade et Consulats.
Les cérémonies d’ouverture et de clôture des travaux du Dialogue qui se tiennent en principe au chef lieu de régions, dans le district de Bamako, dans les Ambassades et Consulats sont respectivement présidées par les Gouverneurs et les chefs des Missions Diplomatiques et Consulaires. Le nombre de participants aux travaux du niveau régional est fixé à 150 personnes et 600 pour le District de Bamako en raison de 100 personnes par Commune du district. Ce nombre est fixé en ce qui concerne les Ambassades et Consulats à 50 personnes.
À signaler que le comité de pilotage enverra deux délégués par région dans le cadre du suivi des travaux du dialogue. Il enverra également un délégué dans chaque commune de Bamako. Les participants aux travaux de niveau régional et dans les ambassades et consulats, doivent également désigner par consensus un président, un vice Président et des rapporteurs afin de recueillir de façon organisée les recommandations qui seront issues des débats autour des différentes thématiques. Aussi, un rapport contenant les différentes recommandations formulées doit être rédigé et transmis pour être débattu à la rencontre nationale. Les rapports des travaux du dialogue tenus dans les régions, le District de Bamako, les Ambassades et Consulats sont centralisés, débattus, amendés et adoptés par les participants à la rencontre nationale. A cet effet, en plus des gouverneurs, les Présidents, les rapporteurs désignés, et cinq délégués viendront de chaque région pour participer à la rencontre nationale. Pour ce qui concerne l’extérieur, à déterminer le niveau national, les cérémonies d’ouverture et de clôture des travaux du Dialogue au niveau national qui se tiennent à Bamako sont présidées par son Excellence le Colonel Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’Etat. Le nombre de participant à la rencontre nationale est fixé à 3.000 personnes. Les travaux proprement dits, sont placés sous la présidence du Président du Comité de pilotage du dialogue inter-maliens, une commission spéciale sera chargée de compiler et de traiter de façon organisée les rapports provenant des régions, du District de Bamako et des Ambassades et Consulats.
Les Gouverneurs, les Préfets, les Chefs des Missions Diplomatiques et Consulaires sont chacun en ce qui le concerne, invités à s’impliquer dans la mobilisation des participants identifiés dans les termes de référence, à prendre toutes les précautions afin de multiplier les documents du dialogue pour les participants et de créer les meilleures conditions utiles au bon déroulement des travaux du dialogue lis peuvent en tant que de besoin demander des clarifications au Comité de pilotage soit directement soit à travers les départements compétents Par ailleurs, ils sont invités à faciliter la participation des délégués que le Comité de pilotage enverra dans leur zone dans le cadre du suivi des travaux II leur revient de prendre des mesures pour mobiliser les déplacés internes et assurer leur participation aux travaux du Dialogue. En outre, ils sont invités à s’assurer de la rédaction du rapport contenant les différentes recommandations issues des travaux dans leur Zone et de contribuer à la transmission sécurisée à travers les départements compétents et ce, immédiatement après la fin des travaux. Ils sont enfin invités à veiller sur le respect des délais imparti et a signaler aux populations de leur localité, l’existence d’une plateforme numérique à travers lequel, ils peuvent faire des contributions.
À l’entame des travaux, et dans le discours d’ouverture, il est souhaité que certaines obligations soient rappelées aux participants. A cet effet, conformément aux dispositions de l’article 16 du règlement intérieur du dialogue inter-maliens pour la paix et la réconciliation nationale, les participants aux travaux sont, à tous les niveaux, tenus de respecter la diversité d’opinions, la liberté d’expression d’utiliser un langage courtois, d’éviter toute forme de discours haineux, injurieux ou discriminatoire de pratiquer l’écoute active en accordant une attention soutenue aux opinions des autres sans les interrompre, de reconnaître et de respecter la diversité culturelle et linguistique des participants d’encourager une participation équilibrée, donnant à chacun l’opportunité de s’exprimer de respecter la confidentialité des documents de travail et des informations partagées par les participants lors des discussions.
Alassane Cissé