La Côte d’Ivoire s’enorgueillit depuis des décennies d’être le premier producteur mondial de cacao, dont les fèves sont destinées pour l’essentiel à l’exportation. Mais depuis quelques années, certaines sont transformées sur place pour alimenter une production locale de chocolat, qu’elle soit industrielle ou surtout artisanale. Des marques « Made in Côte d’Ivoire » qui ont réussi à se faire un nom à Abidjan, la capitale économique, et une place dans les habitudes des habitants.
Dans un appartement transformé en atelier, Dana Mroueh dirige une douzaine d’employés, des femmes pour la plupart. Particularité de sa marque « MonChoco » : un chocolat à base de fèves crues.
« Comme on fait du chocolat cru, ce qui veut dire qu’on ne torréfie pas les fèves de cacao, cela rappelle un peu aux Ivoiriens le goût de la fève de cacao, donc leurs tontons ou mamans qui ont une plantation de cacao et ça leur sert un peu comme une madeleine de Proust, explique-t-elle. On travaille avec des planteurs bio, donc qui n’utilisent pas de pesticides chimiques, et qu’on rémunère forcément plus cher que le marché, puisque le travail des planteurs n’est pas rémunéré à sa juste valeur, et c’est justement ce qu’on veut faire. On veut les mettre en avant, puisqu’ils travaillent dur. »
Un chocolat responsable, c’est aussi le crédo d’Axel-Emmanuel Gbaou. Ancien banquier reconverti dans le chocolat il y a 12 ans, son entreprise « Le Chocolatier ivoirien » fait figure de pionnier du « Made in Côte d’Ivoire ». Chocolat, mais aussi toute sortes d’autre produits issus du cacao.
« On fait toute la chaîne de transformation du cacao, particulièrement avec les femmes de planteurs de cacao que j’ai formées partout en Côte d’Ivoire, explique-t-il. Je leur ai montré comment faire la bonne sélection des fèves de cacao, la torréfaction, l’extraction du beurre, elles font aussi du savon et elles ont des spécialités selon les régions, avec des chocolats équitables et durables qui s’exportent dans le monde entier. »