
Le Syndicat national des assurances, banques, établissements financiers et commerce du Mali (SYNABEF) a tenu jeudi 13 mars 2025, à la bourse du travail, son assemblée générale extraordinaire. Cette rencontre intervient suite à l’incarcération des employés d’Ecobank Mali dans une affaire qui les oppose à la Société Énergie du Mali (EDM-SA). Cette annonce a été faite par le secrétaire général du Syndicat, M. Hammadoun Bah, en présence des membres du SYNABEF.
Dans son adresse devant l’auguste assemblée, le secrétaire général Hamadoun Bah a rappelé la situation qui prévaut à PETRO BAMA. « Nous sommes face à une décision des plus irréfléchies d’un juge du travail sur plainte de PETRO BAMA. En effet, le juge condamne les camarades syndicalistes au paiement de plus de 150 millions de dommages et de 50 millions d’intérêts soit plus de 200 millions », a-t-il déclaré avant d’ajouter : « Il ordonne en outre, le licencient des camarades en allant a l’encontre de l’avis de l’inspecteur du travail qui y a opposé son refus ». Il a signalé que le seul pêché commis par les camarades c’est d’avoir respecté le mot d’ordre d’arrêt de travail du SYNABEF pour la cause de leur secrétaire général. M. Bah dira que cette décision ne serait appliquée que quand ils n’existeront pas tout simplement.
Il a expliqué que ECOBANK n’avait aucune obligation de rendre ce service de surcroit gracieux. Selon lui, le péché reproché aux camarades détenus, c’est d’avoir rédigé et signé des courriers d’accompagnement des messages reçus pour le compte de EDM. SA et d’avoir osé authentifié les messages Swift reçus. Il faut également noter, que ECOBANK n’a aucune connaissance du marché, les garanties ne sont pas domiciliées. En ce qui concerne la société BARAKA PETROLIUM, il a souligné que c’est une situation où des syndicalistes sont tous licenciés sans en référer à l’inspection du travail dont l’autorisation est requise avant tout licenciement. Pour UBIPHARM, ce dossier, explique t-il, n’est un secret pour personne. Il s’agit du licenciement collectif de 158 travailleurs dans cette société depuis bientôt un an et demi. Ils ont été licenciés pour avoir refusé de signer un avenant modifiant substantiellement leur contrat en plein négociation. Mais en réalité l’objectif réel n’est rien d’autre que de bâillonner définitivement les travailleurs du secteur de l’AREPHARM et les réduire en esclavage en faisant des travailleurs de UBIPHARM un exemple pour les autres. « ils pensent avoir réussi et c’est pourquoi la Convention collective de l’AREPHARM a été enterrée définitivement », a-t-il martelé. Ce serait sans compter sur la détermination d’un syndicat debout et qui ne sait pas abdiquer. Le secrétaire général a aussi affirmé que la situation de BEREBEN tient à l’attitude obstinée d’un Ministre des Finances soucieux plus pour son confort que pour l’apaisement de son secteur. « Voilà un Ministre atypique qui fuit les problèmes au lieu de les affronter et les régler », a-t-il déclaré avant d’ajouter que trois grèves sont dans son secteur, et qu’il n’a jamais levé le petit doigt, pire snobe ses partenaires, les affronte par personne interposée, les stigmatise. « Le comble, il vient des banques, il est un de nous Voila un Ministre qui ne répond jamais aux messages ni aux appels de détresse de ses partenaires pour trouver ensemble des solutions au problème du secteur. Jusqu’ici, nous pensions que c’était avec les syndicats seulement qu’il avait des problèmes, jusqu’à ce que nous apprenions, qu’il y’a des DG de banques qu’il n’a jamais reçu ni même échangé même une fois », a-t-il laissé entendre. Et d’ajouter qu’ils se réservent de commenter sa gestion du département. « La conclusion, c’est que nous allons nécessairement déposer un préavis de grève, à la demande des militants. Il a fallu d’ailleurs les calmer pour qu’ils acceptent le principe de ce préavis. Parce que la plupart des militants, très remontés par tout ce qui se passe et ces cas d’injustice, ne voulaient même pas entendre parler de préavis », a déclaré et dénoncé le secrétaire général du SYNABEF.
Force est de constater que ce n’est pas la première fois que le Synabef se retrouve en conflit avec la justice. On se souvient que le syndicat des banquiers avait observé plusieurs jours de grève à la suite de l’incarcération de Hamadoun Bah. Celui-ci avait finalement été libéré quelques jours après le déclenchement de la grève. Aujourd’hui, compte tenu de la situation qui prévaut, le SYNABEF annonce son dépôt d’ordre de grève.
Alassane Cissé