Centre National de l’insémination Artificielle Animale : Un budget prévisionnel de 759 849 000 Francs CFA pour l’exercice de 2023 !
Le Ministre du Développement Rural, Modibo Keïta a présidé mardi 31 janvier 2023, l’ouverture des travaux de la 7ème session ordinaire du Conseil d’Administration du Centre National de l’insémination Artificielle Animale (CNIA), sis à son siège à Sotuba, dans l’enceinte de l’Institut de l’Economie Rurale. C’était en présence du directeur général dudit centre, Pr Diakalia Traoré et ainsi que l’ensemble des administrateurs.
Au cours de la présente session ordinaire du Conseil d’Administration du Centre National de l’Insémination Artificielle Animale, les documents suivants vous ont été soumis pour examen. Il s’agit : du rapport d’activités de 2022 ; du programme d’exécution technique et financière de 2022, du projet de budget de 2023 ; du rapport de la mise en œuvre des conventions signées entre le CNIA et ses partenaires ; du rapport annuel de performance 2022 et budget 2023 et du projet de Contrat de Performance 2023.
Dans son discours marquant l’ouverture des travaux de la des travaux, le Ministre du Développement Rural a d’abord que créé en 2015, le Centre National de l’Insémination Artificielle Animale (CNIA), a pour mission de contribuer à l’amélioration des productions animales par l’utilisation de la technique de l’insémination artificielle.
Cette initiative est née de la volonté du Gouvernement de la République du Mali de promouvoir le sous-secteur de l’élevage pour mieux contribuer au développement économique et social, à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations. Le Centre a essentiellement pour objectifs :de rendre les services de l’insémination accessibles au plus grand nombre d’éleveurs ; d’organiser les éleveurs autour des programmes d’amélioration génétique, de productions (lait et viande) et de conservation des races autochtones ; d’améliorer la production laitière des vaches par la sélection et le croisement ; d’améliorer les revenus des producteurs par l’augmentation de la production de lait et de viande ; et de réduire la facture d’importation du lait et de produits laitiers. A cet effet, l’insémination artificielle (IA) est sans nulle doute aujourd’hui l’outil privilégié pour l’amélioration des aptitudes de production des races animales et aussi la préservation et la conservation des races locales. La génétique étant l’un des piliers essentiels de l’élevage, l’insémination artificielle apparait aujourd’hui comme l’un des facteurs indispensables pour l’intensification des productions animales. Cela est aujourd’hui un passage incontournable dans la politique de développement du secteur rural assignée au Gouvernement sous l’impulsion du Président de la Transition, Chef de l’Etat, Son Excellence le Colonel Assimi GOITA et le Premier ministre, Chef du Gouvernement, le Docteur Choguel Kokala MAIGA. Selon le Ministre, la sécurité alimentaire et nutritionnelle et la lutte contre la pauvreté dans le monde rural ne peuvent s’obtenir en pratiquant toujours les méthodes qui ont existé depuis la nuit des temps. Au regard de la faiblesse actuelle de nos productions et de la demande croissante de nos besoins en produits alimentaires, l’intensification de nos systèmes de productions par l’utilisation des technologies innovantes apparait de plus en plus comme l’une des réponses appropriées aux défis auxquels nous sommes confrontés.
Au Mali, la diffusion à grande échelle de cette biotechnologie à travers la mise en place des unités de diffusion dans les bassins laitiers de production, a permis au CNIA de réaliser de 2015 à 2022, plus de 70 000 inséminations chez les bovins avec plus de 30 000 croisés nés de ces opérations. Ces actions ont permis d’améliorer le rendement laitier des races locales à travers le croisement avec les races exotiques et d’augmenter l’offre de lait dans les périurbains de nos villes. Après cinq (05) années, de mise en œuvre, le Programme National d’Insémination, a engendré des progrès sensibles. Des augmentations de production laitière de 2 à 15 litres par jour et par vache, ont été obtenues chez les demi- sang Montbéliards et demi- sang Holsteins dans la plupart des fermes encadrées par le Centre National de l’Insémination Artificielle Animale. Plus de 10 000 grands-éleveurs sont bénéficiaires de l’insémination artificielle animale. 78 inséminateurs ont été formés, organisés, équipés et installés dans les bassins laitiers. Avec l’accompagnement des différents projets partenaires, tels que le Projet d’Appui au Développement de l’Elevage au Mali (PADEL-M), le Centre National de l’Insémination Artificielle Animale s’est doté d’équipements de production et de stockage d’azote liquide, de Kits d’insémination et de moyens roulants, indispensables pour les activités de diffusion sur le terrain. Il dira aussi que le CNIA s’intègre parfaitement dans les politiques et Stratégies sectorielles de l’Agriculture. Adoptée en 2006, la Loi d’Orientation Agricole (LOA), en son Article 149, encourage l’utilisation des techniques de l’insémination artificielle et le transfert d’embryons dans le cadre de l’amélioration des races animales. La Loi n°2012-004 du 23 janvier 2012 fixe les règles régissant la production, l’importation, l’exportation, la diffusion et le contrôle des semences, ovules et embryons d’origine animale et des reproducteurs pour la mise en œuvre des programmes d’amélioration génétique et l’utilisation de ces techniques de reproduction.
En vue de permettre l’application correcte de cette loi et de favoriser l’émergence d’initiatives privées dans le domaine, un décret d’application fut adopté en 2022. Cette disposition permettra la création d’emplois jeunes et contribuera à une meilleure professionnalisation de l’activité. Nonobstant les modestes ressources mises à la disposition du CNIA au cours de l’année 2022, environ 11 216 vaches ont été inséminées sur une prévision de 18 000 têtes soit un taux de réalisation de 62,3%.
Ces résultats, obtenus dans un contexte de crise socio-économique, sont en grande partie, dus aux efforts consentis par les agro-éleveurs à travers la mise en place d’un fonds de renouvellement des intrants en vue de faire face aux urgences d’approvisionnement en semences et hormones de synchronisation. Il a profité de l’occasion pour leur adresser ses vifs remerciements et de les féliciter pour cette initiative novatrice. Il les a encouragé également à persévérer dans ce sens et à s’approprier de cet outil pour la transformation de notre système d’élevage laitier au bénéfice de l’ensemble de la population. Le budget 2022 du Centre National de l’Insémination Artificielle Animale a été exécuté à hauteur 325 670 513 F CFA, sur une dotation budgétaire de 325 771 978 F CFA, soit un taux d’exécution de 99,96%. Au titre de la programmation 2023, le CNIA envisage l’insémination de 18 000 vaches dans les bassins laitiers ; la formation de nouveaux inséminateurs pour couvrir d’autres bassins de production ; l’organisation des journées d’informations et de sensibilisation à l’endroit des agro-éleveurs et le renforcement des capacités des organisations professionnelles d’éleveurs pour une meilleure appropriation des activités d’insémination artificielle et leur prise en charge. Le budget 2023 prévu pour ces activités est équilibré en recettes et en dépenses à la somme 759 849 000 Francs CFA. Au cours de 2022, le CNIA a été confronté à de nombreuses difficultés, parmi lesquelles :l’insuffisance de financement pour mener à bien le suivi sur le terrain ; l’insuffisance de produits de synchronisation pour les programmes d’inséminations ;le retard dans la construction des infrastructures de collecte de sperme et de production de semences des races bovines locales dans le cadre de la conservation.
Alassane Cissé