Le détachement militaire d’Inata avait signalé plusieurs problèmes à sa hiérarchie, deux jours seulement avant l’assaut du 14 novembre. Explications.
Selon un bilan officiel provisoire, 49 gendarmes et quatre civils ont été tués le 14 novembre dans l’attaque du détachement militaire d’Inata, dans la province du Soum. Il s’agit du pire revers jamais subi par l’armée burkinabè. 116 gendarmes et 5 civils étaient sur place quand leur camp a été pris d’assaut, vers 5h30 du matin.
Après l’attaque d’Inata, une armée en plein doute
Face à la multiplication des assauts jihadistes, les militaires burkinabè se sentent vulnérables et ne cachent plus leur mécontentement. À tel point que certains s’inquiètent de rumeurs de coup d’État.
Jamais l’armée burkinabè n’avait subi un tel revers, une telle humiliation. Bien pire que les traumatismes infligés à Nassoumbou, en 2016, ou à Koutougou, en 2019. Dimanche 14 novembre, à l’aube, le détachement militaire d’Inata, dans la province du Soum, a été pris d’assaut par un groupe jihadiste. L’attaque s’est déroulée comme de nombreuses autres auparavant : des dizaines d’hommes armés ont surgi à moto et à pick-up, ont encerclé leurs cibles, les ont frappées sans pitié, puis se sont évanouis dans le désert. Bilan : au moins 49 gendarmes et 4 civils tués.
Une saignée de plus pour une armée qui n’en finit plus de compter ses morts. En six ans, près de 500 membres des forces de défense et de sécurité ont été tués dans des attaques similaires. Après une période de relative accalmie lors des dernières élections, en novembre 2020, qui ont abouti à la reconduction du régime de Roch Marc Christian Kaboré pour un quinquennat, l’infernale spirale sécuritaire a repris son cycle au Burkina Faso.