Dans le but de faire face aux changements climatiques, le Programme Alimentaire mondial (PAM) a organisé mercredi 13 mars 2024, à l’hôtel Salam, un atelier national de sensibilisation sur les actions anticipatoires. L’ouverture des travaux était présidée par M. Redouwane Ag Mohamed Ali, ministre commissaire à la Sécurité alimentaire en présence de M. Eric Perdison, représentant et Directeur pays du Programme Alimentaire Mondial ( PAM) et des participants.
Dans ses mots de bienvenue, le Directeur pays du PAM a fait savoir que les impacts négatifs du changement climatique font rage, particulièrement dans les pays du Sahel, comme le Mali qui subit tantôt la sécheresse, tantôt des inondations. Selon le Groupe de travail technique national de l« African Risk Capacity » dont le Mali est membre depuis 2015, notre pays a connu au cours des 50 dernières années trois grandes sécheresses en 1973 et 1984, ainsi que plusieurs autres sécheresses intermédiaires en 2021, 2017 et 2014.
A ses dires, ces mêmes analyses montrent que plus de 10.6 millions de personnes vulnérables ont été affectées par les chocs climatiques au Mali, ces dix dernières années. »Les sécheresses récurrentes entrainent ainsi des crises alimentaires successives plongeant des millions de personnes dans la pauvreté, voire dans une grave insécurité alimentaire. Les inondations successives ont causé des pertes importantes de récoltes, de bétails et de diminution des moyens d’existence des communautés exposées aux chocs », explique t-il.
Malgré cette augmentation substantielle des besoins humanitaires, poursuit-il, le niveau de financement demeure insuffisant et ne permet pas de répondre de façon adéquate aux besoins humanitaires croissants.
Avant d’ajouter que le Programme Alimentaire Mondial travaille en étroite collaboration avec le Gouvernement malien, en contribuant à renforcer la résilience des populations vulnérables aux chocs climatiques.
Le PAM, avec l’appui de la République de l’Autriche et la République Fédérale d’Allemagne, a démarré en 2023, la mise en œuvre du programme actions anticipatoires. Ce programme a pour but de contribuer à la réduction des risques climatiques prévisibles, en particulier les sécheresses et les inondations sur les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire, a-t-il conclu.
Dans son discours d’ouverture, le ministre commissaire a fait savoir qu’il est important que la stratégie de gestion des risques de catastrophes soit la plus complète que possible, afin den minimiser les effets négatifs.
Face à cette situation, le Mali et ses partenaires ont défini et mis en place des initiatives de grandes envergures pour la gestion et le financement des risques et catastrophes. Parmi celles-ci, ajoute il, »nous pouvons notamment citer le Plan de contingence multirisque, le Plan de contingence volet sécurité alimentaire, le Fonds d’urgence, le Projet Hydromet, la Macro-assurance ARC du Gouvernement et ARC réplica du PAMetc ».
Dans le cadre de la lutte contre insécurité alimentaire, mission assignée au département dont nous avons la charge, nous avons la ferme conviction que les actions anticipatoires aux risques, climatiques contribuent significativement au renforcement du système de gestion de ces risques de catastrophe, explique M. le ministre commissaire.
»Bien que quelques actions d’anticipation soient planifiées dans le Plan de contingence de la sécurité alimentaire, il faut reconnaitre que c’est une approche nouvelle qui n’est pas encore institutionnalisée au Mali », a-t-il laissé entendre.
Alassane Cissé