L’Agence du Bassin du Fleuve du Niger (ABFN) a tenu jeudi 29 Août 2024, à son siège, sis à N’tabacoro, les travaux de la 21ème session ordinaire de son conseil d’administration. L’ouverture de la cérémonie était présidée par le secrétaire général du ministère de l’assainissement, de l’environnement et du développement durable (MAEDD), M. Mamadou Haïdara, en présence du Directeur général de l’agence, Abdourahamane Oumarou Touré, et ainsi que les administrateurs.
Les points inscrits à l’ordre du jour de la 21ème session de l’ABFN sont entre autres : lecture du compte rendu de la 20ème session ; présentation de l’état de la mise en œuvre de la recommandation de la 20ème session ; présentation du rapport bilan 2023, du programme d’activités, du budget 2024 et du projet de contrat annuel de performance 2024 ; débats et adoption du rapport bilan 2023, du programme d’activités 2024 et du contrat annuel de performance 2024 ; examen et adoption de projets de délibérations.
Prenant la parole pour son discours d’ouverture, le Président du conseil d’administration dira que cette session ordinaire du Conseil d’Administration de l’Agence du Bassin du Fleuve Niger, la 21ème du genre se tient dans un contexte économique difficile persistant caractérisé par une diminution et/ou un gel des dotations budgétaires. A ces difficultés économiques se sont ajoutées celles sécuritaires, surtout dans la zone de mise en œuvre du Projet de Réhabilitation Economique et Environnementale (PREEFN), ayant occasionné parfois des dégradations sur les engins des entreprises et, conséquemment des arrêts de travaux.
Nonobstant, le contexte, l’agence a pu exécuter quelques actions majeures de son programme. Ainsi, au titre du financement intérieur, on peut citer entre autres activités: la réalisation de plusieurs missions d’investigation et de constatation d’agressions/dégradations en rapport avec le fleuve; la contribution à la préparation d’un nouveau projet dédié à la restauration des terres dégradées au Mali, dont l’accord de financement a été signé le 07 octobre 2024 entre le Gouvernement du Mali et l’IDA; l’élaboration d’une note conceptuelle pour une deuxième phase du Projet de Réhabilitation Economique et Environnementale du Fleuve Niger (PREEFN), dont la phase actuelle de démonstration a été clôturée le 30 juin 2024; la poursuite des activités de communication/sensibilisation et de plaidoyer sur les questions de sauvegarde du fleuve Niger, de son bassin versant et de leurs ressources; la réception définitive du siège de l’agence avec la levée de toutes les réserves. Mais les reliquats dus à l’entreprise de construction et au bureau de contrôle restent à être apurés.
En ce qui concerne le cadre de la mise en œuvre du PREEFN, il a expliqué que les activités réalisées sont entre autres: financement extérieur, notamment dans le cadre des travaux d’aménagement de la voie d’accès et l’éclairage de Ké-Macina, en complément au quai réhabilité et réceptionné en 2021; les travaux de réhabilitation de la rampe d’accès latérale du quai de Ké-Macina; le financement de 38 micro-projets pour la deuxième et 35 micro- projets pour la troisième phase; les travaux de surcreusement de la mare de Talagneini, de l’aménagement du chenal et ouvrage d’admission et de contrôle; les travaux d’aménagement des seuils rizicoles et l’aménagement des digues de Talagneini; les travaux d’aménagement de deux périmètres maraîchers de trois (3) hectares autour la mare de Talagneini; l’acquisition d’un bateau scientifique et d’un drone aquatique pour des travaux de bathymétrie; la réalisation des études de bathymétrie, de topographie et de modélisation du Delta intérieur du fleuve Niger; la conception (en cours) du modèle hydraulique numérique du Delta du fleuve Niger; la participation à la COP28 de l’ONU sur le climat à Dubaï ; la mise en œuvre du plan de communication sur la protection du fleuve Niger.
Pour la réalisation des activités, le budget 2023 de l’Agence approuvé est d’un montant de: de Six Milliards Cinquante Un Millions Trois Cent Quatre Vingt Deux Mille Neuf Cent Dix-Sept (6 051 382 917) FCFA, suivant l’arrêté d’approbation n°2023-1292/MEF-SG du 16 juin 2023. Sur la base du budget approuvé, précédemment mentionné, le niveau d’exécution par type de financement au 31 décembre 2023 est le suivant : Financement intérieur du Budget d’Etat (tous chapitres confondus): 30,15%; Financement extérieur du Budget d’Etat (Fonds IDA): 57%. Ainsi, le niveau global d’exécution du Budget 2023 est de 59%, soit une liquidation de deux milliards quatre cents cinquante-neuf millions huit cents neuf mille huit cents vingt-cinq (2459 809 825) FCFA. Cette faible mobilisation des ressources, surtout internes, illustre à elle seule les difficultés de notre agence; toute chose qui me fait dire que la gestion du fleuve Niger n’est pas une traversée paisible. C’est pourquoi, nous devrions être imaginatifs pour trouver une solution à la lancinante question de ressources propres au profit de notre agence, qui est de plus en plus fortement sollicitée. Mais aussi à l’entretien des équipements acquis (photomètres, drones, bateau scientifique), au renouvellement des consommables des photomètres (réactifs) et des licences des logiciels SIG dans le cadre du fonctionnement continu de l’observatoire dédié au suivi environnemental de la composante nationale du fleuve Niger.
Les résultats obtenus en 2023, en deçà de leurs ambitions de sauvegarde du principal cours d’eau nourricier du pays sont à corréler avec la modestie des allocations budgétaires et parfois leur non ouverture. D’où la nécessité d’améliorer conséquemment les dotations budgétaires et leur mise à disposition à temps pour des résultats encore meilleurs en 2024. Il a annoncé que le budget prévisionnel 2024 de l’agence est de: Cinq milliards quatre cents trois millions cent neuf mi le quarante-huit francs CFA (5 403 109 048) contre Six milliards quarante-neuf millions cent quatre-vingt-seize mille deux cents soixante-dix-sept 15.049 196 277) FCFA en 2023, soit une réduction de 10,69. Le budget 2024 est constitué à 19,69% financement intérieur, soit Un Milliard Soixante-trois Millions, Seul Cents Quarante un Mille (1 063 741 000) F CFA et 80,31% de financement extérieur, soit Quatre Milliards Trois Cents Trente Neuf Millions Trois Cents Soixante Huit Mille Quarante-huit (4 339 68 (17) F CFA, contre respectivement 16,60% et 83,40% en 2023.
Le secrétaire général du ministère de l’assainissement, de l’environnement et du développement durable a aussi souligné que le principal enseignement à tirer de la structure du budget 2024 est l’inversion des tendances par rapport à 2023, avec une nette diminution du financement extérieur de l’ordre de 705 420 629 FCFA contre une légère augmentation du financement intérieur d’environ 60 millions de FCFA. L’autre enseignement et non des moindres est qu’à l’occasion des arbitrages 2024 du BSI, sur une sollicitation de 9 174 000 000 FCFA, il n’a été accordé à l’agence que 750 000 000 FCFA, soit un taux de satisfaction de 08,17%. Celle situation mérite une plus grande attention de la part des pouvoirs publics, dans un contexte de budget en mode programme, où les résultats sont appréciés à l’aune des moyens mis à disposition.
Alassane Cissé