Le Centre de Formation des Collectivités Territoriales (CFCT) de Kati a abrité le samedi 10 Août 2024, la célébration de la journée africaine de la décentralisation et du développement local sous le thème : « Établir un système d’éducation et de formation solidaire ancré dans les réalités de l’Afrique au niveau local ». L’ouverture de la cérémonie était présidée par le secrétaire général du ministère de l’administration territoriale et de décentralisation, porte-parole du gouvernement, Adama Sissouma, en présence du Président du conseil régional de Moto, M. Harvard Maïga, du Directeur général des collectivités territoriales, M. Abdrhamane Cissé et ainsi de nombreuses personnalités.
Dans son discours de célébration de la journée, le représentant du ministre de l’administration territoriale et de décentralisation, a d’abord rappelé que cette journée africaine de la Décentralisation et du Développement local a été instituée par la Charte africaine des valeurs et principes de la décentralisation de la gouvernance locale et du développement local, adoptée en juin 2014 à Malabo à la suite du sommet des Chefs d’Etats et de Gouvernement de l’Union africaine.
Il a expliqué que cette tradition qui se perpétue depuis 2016 est une occasion de magnifier les acquis, de constater les difficultés et définir les perspectives des politiques publiques dans le domaine de la décentralisation. Plus qu’une célébration, cette journée marque une pause pour apprécier le parcours pour mieux se projeter. Cette journée africaine de la décentralisation et du développement local est célébrée concomitamment avec celle de l’état civil. « La décentralisation est le processus par lequel l’Etat confère une partie de ses prérogatives à des entités territoriales dirigées par des responsables élus par les populations », a-t-il déclaré. Et d’ajouter que cette option de gouvernance qui a été généralisée depuis 1999 avec l’élection des Conseils communaux a permis incontestablement de renforcer l’accès aux services sociaux de base des populations dans certains domaines. A la faveur du parachèvement du processus de réorganisation administrative et territoriale conduite par le Gouvernement de Transition à travers le Ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, notre pays compte désormais: dix neuf (19) Régions: huit cent quinze (815) Communes; une (1) Collectivité territoriale à statut particulier: le District de Bamako,… Ajoutant que ce processus participatif et inclusif a permis de mettre à jour la carte administrative du Mali.
A cette occasion et en marge de la Journée nationale des Communes du Mali tenue les 11, 12 et 13 mai 2023, le Ministre d’Etat, Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Porte-parole du Gouvernement a procédé à la remise solennelle de la 1ère carte administrative du Mali à Son Excellence, Le Colonel Assimi GOÏTA, Président de la Transition, Chef de l’Etat a reçu la première carte administrative mise à jour. « Aucun pays ne peut atteindre l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, ni les Objectifs de développement durable (ODD) sans une éducation de qualité, socle de tout développement », a-t-il indiqué. C’est ce constat qui fonde le choix du thème de l’édition 2024 de la Journée africaine de décentralisation et du développement local intitulé: <<< Etablir un système d’éducation et de formation solidaire ancré dans les réalités de l’Afrique au niveau local >>. Selon le secrétaire général du ministère de l’administration territoriale et de décentralisation, ce thème nous questionne et nous engage à faire une introspection de nos systèmes éducatifs en vue de les adapter à nos réalités socio culturelles pour bâtir un enseignement résilient pour un accès accru à un apprentissage inclusif et pertinent tout au long de la vie.
Cette dynamique contribuera à l’édification d’un système éducatif qui produit des hommes et des femmes capables de faire face aux défis actuels et conduire nos Etats vers la prospérité. Pour réussir ce challenge, une attention particulière doit être accordée aux moyens et outils dont les langues nationales. Notre pays a pris l’option d’un accès aux services de l’éducation pour tous et d’une valorisation des langues nationales qui sont érigées en langues officielles en République du Mali à la suite de l’adoption de la Constitution du 22 juillet 2023.
C’est dans cette dynamique de construction d’un environnement économique propice au développement de nos territoires, à la dimension du continent africain et dans la continuité des idéaux des pères des Indépendances des pays africains, que se situe le thème de cette Journée africaine de la décentralisation et du développement local. Nous sommes sur la voie de la refondation de l’Etat; le système éducatif du Mali constitue une priorité qui a justifié la tenue en 2023 des Etats généraux de l’éducation et du dialogue inter maliens pour la paix et la cohésion sociale dont les recommandations ont été traduite en plan d’action. Mesdames et messieurs, Pour terminer, je voudrais réitérer l’engagement ferme du Gouvernement de Transition à faire de notre système éducatif une source d’inspiration et un moyen de lutte contre l’analphabétisme et un tremplin de la refondation du Mali. Il dira que le processus de digitalisation de notre administration est une réponse à la problématique de l’accès et de la qualité de notre système éducatif, à moyen terme. Je termine en réitérant mes remerciements à tous les acteurs de la décentralisation et tous les éducateurs pour leur sacrifice et leur dévouement à la Nation. Il a profité de son intervention pour encourager aux panélistes qui ont présenté les thématiques retenues pour cette journée.
Une conférence-débat a été organisée au cours de laquelle le thème central de cette édition a été débattu. Il s’agit « Etablir un système d’éducation et de formation solidaire ancré dans les réalités de l’Afrique au niveau local », choisi par l’Union Africaine (UA). En plus de ce thème central, trois (03) sous-thèmes ont été retenus par le Mali, à savoir : l’état des lieux de la décentralisation : acquis, défis et perspectives ; la digitalisation des moyens de paiement dans les services publics ; le rôle et la contribution des Collectivités territoriales dans le processus de digitalisation des moyens de paiement dans les services publics ;
Les thématiques ont été animées par des cadres du Ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, du Ministère de l’Education nationale et du Ministère de la Communication, de l’Economie numérique et de la Modernisation de l’Administration.
Les différents panels ont été présentés respectivement par :
– M. Hassane SAMASSEKOU, Chef de la Cellule d’appui à la Déconcentration et à la Décentralisation du Ministère de l’Education Nationale ;
– M. N’Famoussa BAGAYOGO, Assistant technique à la Direction générale des Collectivités territoriales ;
– M. Mohamed Alhassane Oumar TELFI, Agence des technologies de l’Information et la Communication ;
– M. Lassina COULIBALY, Directeur général de l’Agence Nationale d’Investissement des Collectivités territoriales.
La modération du panel a été assurée par M. Abdrhamane CISSE, Directeur général des Collectivités territoriales.
A l’issue des différentes présentations, les échanges ont porté entre autres sur : la concomitance des transferts de compétence et des ressources de l’Etat aux Collectivités territoriales ; la gestion de l’école en mode décentralisé ; la collaboration entre les Universités et les acteurs de la décentralisation pour une appropriation de la politique nationale de décentralisation par les étudiants et chercheurs ; les mécanismes de contrôle et de suivi institués au niveau des Collectivités territoriales dans le cadre de la digitalisation des moyens de paiement ; la généralisation de la digitalisation des moyens de paiement dans les services publics ; la part de l’Etat dans le financement du développement local ; la contribution des Collectivités territoriales dans le développement local. À toutes les préoccupations soulevées, des réponses ont été apportées par les panélistes et d’autres participants.
Au terme de la conférence, M. Mamani NASSIRE, Conseiller technique chargé des questions juridiques du Ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Porte-parole du Gouvernement. Il a insisté sur le processus de mise en place du cadre juridique de la digitalisation notamment en ce qui concerne les moyens de paiement dans les services publics.
Il a rassuré les participants de la prise en compte de leurs préoccupations notamment la généralisation de la digitalisation de la gestion administrative et financière de l’administration et la possibilité de la tenue des prochaines journées dans les Universités.
Enfin, il a remercié les participants de leurs contributions de qualité avant de prononcer la clôture des travaux.
Alassane Cissé