Après avoir joué les premiers rôles dans la production du coton pendant des décennies, notre pays est aujourd’hui dépassé par des pays comme le Burkina et le Bénin. En effet, en 2023, la première place des producteurs subsahariens est revenue au Bénin avec 587 000 tonnes, suivi du Burkina Faso, puis du Mali rétrogradé à la 3e place pour n’avoir produit que 390 000 tonnes de coton, soit moitié moins qu’en 2022. Il s’agit là de chiffres non officiels, mais qui ne sont pas faux puisqu’ils ont circulé lors de la dernière réunion du Programme régional de production intégrée du coton en Afrique (PR-PICA) organisée cette année à Abidjan, en Côte d’Ivoire.
Si nous ne consacrons pas réellement à cette filière les efforts réels nécessaires, la Côte d’Ivoire et le Tchad vont bientôt nous damner les pions. En effet, il ne faut plus se voiler la face, la baisse de la production cotonnière est une triste réalité dans les zones productrices. Entre difficile accès aux intrants chers et de mauvaise qualité, le retard dans le paiement de la vente, les maladies qui déciment fréquemment des hectares et des hectares après des durs labeurs et surtout des investissements onéreux, le coton culteur malien a aujourd’hui toutes les raisons de baisser les bras. Selon, beaucoup d’entre eux, ils ne se sont jamais aussi sentis seuls face à la triste réalité que ces dernières années.
Les efforts consentis pour le bien-être des paysans étaient jusque-là impunément détournés par des acteurs publics et privés à d’autres fins.
M.B