En Afrique, plus de 91 millions de personnes tombent malades chaque année, entraînant 137 000 décès soit un tiers de la mortalité mondiale due aux MOA. Les maladies diarrhéiques sont responsables de 70% de ces maladies d’origine alimentaire (OMS, 2015). De plus, les maladies d’origine alimentaire sont un frein non négligeable pour le développement socio-économique en augmentant le coût de la santé et en compromettant l’essor du commerce, du tourisme. Cette information a été révélée ce matin, 15 avril 2024 au grand hôtel de Bamako lors de la première réunion du comité de pilotage du PROJET GCP/SFW/517/LUX « Renforcement de la capacité de réponse aux urgences de sécurité sanitaire des aliments et amélioration de la qualité sanitaire de l’alimentation de rue au Burkina Faso, au Mali et au Sénégal ». Sur financement du gouvernement du Luxembourg a hauteur de près de 2 millions d’EURO, soit 1.3 milliards de francs CFA, pour une période de 4 années, de janvier 2022 à décembre 2025. Selon un document remis à la presse, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime qu’en 2015, au niveau mondial, presqu’une personne sur dix tombe malade chaque année à cause des maladies d’origine alimentaire (MOA).C’était en présence de Mme Marie-Anne MARX, Chargée d’affaires à l’ambassade du Grand-Duché de Luxembourg au Mali, M. Hamadoun Ali Dicko, représentant du ministre de la santé, M. Morice Koné chargé de programme au FAO-Mali, Pr Boubacar Basse du ministre de l’agriculture du Sénégal, plusieurs autres personnalités du Mali, Burkina-Faso et du Sénégal ont pris part à cette rencontre.
Le représentant de l’organisation onusienne, a au nom du Coordinateur Sous-régional de la FAO pour l’Afrique de l’Ouest, Dr Robert Guei Gonantoueu, du représentant de la FAO au Mali, Mr. Mohamadou Mansour N’DIAYE, et en son nom propre, exprimer toute sa gratitude au gouvernement du Burkina Faso, du Mali et du Sénégal pour le grand intérêt et leur disponibilité permanente, chaque fois qu’il est question de développement rural en général et de sécurité sanitaire des aliments en particulier. Poursuivant son intervention, il dira que le contexte socioéconomique urbain dans tous les pays de l’UEMOA est en général caractérisé par la présence de l’administration centrale dans les villes souvent capitales nationales ou régionales qui offrent plus d’opportunités économiques et commerciales qu’en milieu péri-urbain ou rural. Ainsi, les taux d’urbanisation sont allés croissants et ces villes sont quotidiennement envahies par une très forte population ; phénomène qui s’est amplifié depuis les années 90 avec l’instauration du travail continu dans ces pays. Le diplomate a souligné que cette situation a favorisé le développement de la restauration de rue dans les grandes agglomérations africaines. Celle-ci doit être comprise comme une réponse aux besoins alimentaires, socioéconomiques et culturels de la communauté constituée d’élèves, d’étudiants et de travailleurs du secteur public comme privé évoluant loin de leurs domiciles. M. Morice Koné a souligné que cependant, les systèmes de sécurité sanitaire des aliments des pays de I’UEMOA font face à de nombreux défis et les maladies d’origine alimentaire y sévissent de façon récurrente. Il est fort heureusement noté, à travers plusieurs initiatives, l’engagement des hautes autorités des pays à satisfaire les objectifs de sécurité sanitaire des aliments de plus en plus perçue comme un moteur de croissance économique et sociale et un volet indispensable pour la protection de la santé des consommateurs. C’est dans cette perspective que le Grand-Duché de Luxembourg, assurant son rôle de leader dans le domaine de l’appui à la Sécurité Sanitaire des Aliments, a financé ce projet.Le représentant de la FAO a informé que cette importante réunion se déroulera autour des points suivants à savoir : l’installation officielle du Comité de pilotage; le rappel des principales lignes du projet ; la présentation du rapport d’avancement du projet ; la présentation et la validation du programme d’activités. Il estime que les réunions du comité de pilotage doivent à la longue permettre de garantir les performances au fur et à mesure de l’exécution du projet. « Je réitère la disponibilité de La FAO, à toujours œuvrer au côté de nos gouvernements pour une Amélioration en matière de production; une amélioration en matière de nutrition; une Amélioration en matière d’environnement; une Amélioration en matière de conditions de vie des populations ». a-t-il conclut.
Mme Marie-Anne MARX, Chargée d’affaires à l’ambassade du Grand-Duché de Luxembourg au Mali, représentante du Ministère des Affaires Etrangères et Européennes du Grand-Duché de Luxembourg, bailleur dudit projet.
Selon elle, le Luxembourg est engagé depuis de nombreuses années en faveur de la sécurité alimentaire au Sahel, en Afrique de l’Ouest et au-delà, à travers son agence de coopération LuxDev pour la coopération bilatérale, et avec des appuis auprès de plusieurs acteurs multilatéraux comme le Programme Alimentaire Mondial (PAM) ou encore bien sûr la FAO.
La Chargée d’affaires à l’ambassade du Grand-Duché de Luxembourg au Mali souligne que le domaine de la santé constitue également un secteur d’intervention phare. C’est dans la droite ligne de ces engagements que le gouvernement du Luxembourg a décidé de financer le projet qui leur a réunit aujourd’hui. La contribution s’élève à près de 2 millions d’EURO, soit 1.3 milliards de francs CFA, pour une période de 4 années, de janvier 2022 à décembre 2025.
Selon elle, Il s’agit de la 3ème phase du projet. La 1ère phase (2015-2017) avait tout d’abord permis au Sénégal d’élaborer son plan national de réponse aux urgences en matière de sécurité sanitaire des aliments. Une 2 phase (2018-2021) avait permis l’opérationnalisation du plan au Sénégal et le partage de connaissances en la matière avec le Burkina Faso. Le projet a donc connu une extension géographique, qui s’est accentuée plus récemment puisque cette 3 phase (2022-2025) concerne également le Mali suite à une demande des autorités.
Mme Marie-Anne MARX estime que Cette évolution démontre le rôle précurseur de la Coopération luxembourgeoise et son engagement continu autour de la question de la sécurité sanitaire des aliments, vu comme un enjeu pour la santé et le bien-être des populations dans la sous-région. Elle souligne que ce projet est une véritable opportunité de renforcer la coopération Sud-Sud à travers des échanges d’expériences et de bonnes pratiques, comme l’ont démontré les récentes visites d’échange de délégations des trois pays.
En Afrique de l’Ouest, le secteur alimentaire est caractérisé par une multitude de petits exploitants du secteur informel. Plusieurs facteurs provoquent une prévalence élevée des maladies d’origine alimentaire, entraînant malheureusement un nombre alarmant de décès (420.000 décès par an selon I’OMS). Chaque année, près d’une personne sur 10 tombe malade à cause de ces maladies, dont plus de 200 sont recensées, touchant particulièrement les enfants, qui représentent près d’un tiers des décès. La protection des femmes et des jeunes, une priorité de la coopération luxembourgeoise, est également en jeu dans ce secteur. Ainsi, le projet joue un rôle important dans le renforcement des capacités techniques et scientifiques afin de mieux comprendre, surveiller et gérer les risques alimentaires. L’organisation de l’atelier «Priorisation des risques alimentaires et Risk ranking » à Dakar en février dernier, réunissant des acteurs clés tels que des professeurs d’université, des chercheurs, des responsables de laboratoire et des représentants d’autorités compétentes, souligne l’importance d’une approche multisectorielle dans le renforcement des systèmes de surveillance sanitaire des aliments. Le projet bénéficie ainsi d’un large éventail d’acteurs, incluant le personnel technique et les dirigeants des institutions gouvernementales en charge de la sécurité sanitaire et de la qualité des aliments dans les trois pays, les collectivités locales, les établissements scolaires et les centres de formation professionnelle.
En Afrique de l’Ouest, le secteur alimentaire est caractérisé par une multitude de petits exploitants du secteur informel. Plusieurs facteurs provoquent une prévalence élevée des maladies d’origine alimentaire, entraînant malheureusement un nombre alarmant de décès (420.000 décès par an selon I’OMS). Chaque année, près d’une personne sur 10 tombe malade à cause de ces maladies, dont plus de 200 sont recensées, touchant particulièrement les enfants, qui représentent près d’un tiers des décès. La protection des femmes et des jeunes, une priorité de la coopération luxembourgeoise, est également en jeu dans ce secteur.
Dans son discours d’ouverture Monsieur Hamadoun Aly Dicko conseiller, technique au ministère de la santé et du développement social a rappeler que l’adoption de la Politique Nationale de la Sécurité Sanitaire des aliments en 2002 est une illustration de la volonté politique du gouvernement du Mali de mettre les populations à l’abri des intoxications alimentaires. M. Dicko estime que les insuffisances constatées par les différentes études ont abouti à la définition, certes d’un cadre institutionnel, mais des risques sanitaires demeurent toujours d’actualité. Notamment l’absence d’un système opérationnel de maîtrise de la sécurité sanitaire des aliments, l’insuffisance des normes de qualité, la pénurie de moyens humains, matériels et financiers.
Selon le représentant du ministère de la santé, les alertes relatives à la circulation de produits avariés, falsifiés ou périmés nous ont amené à prendre des mesures vigoureuses pour sauvegarder la santé et la sécurité des populations et garantir la crédibilité des aliments locaux destinés à la consommation nationale ou à l’exportation. « Parmi ces mesures, vous me permettrez de faire référence au système des autorisations de mise sur le marché des produits alimentaires, institué au Mali en 2006 par décret n° 06-259/P-RM ».
M. Hamadoun Ali Dicko a déclaré que cette rencontre est la première réunion du comité de pilotage du projet en remerciant les partenaires qui n’ont ménagé aucun effort pour soutenir le Mali dans ses actions de tous les jours dans la gestion de la crise multidimensionnelle plus spécifiquement la FAO, I’OMS et le Grand-Duché de Luxembourg pour les soutiens multiformes au système national de la sécurité sanitaire des aliments au Mali, pour leurs appuis à la participation du Mali aux activités du Codex. Une manifestation de ce soutien est le financement du présent Projet.Il a rassuré que les autorités de la Transition, à travers les départements de la santé et du développement social, de l’Agriculture, de l’élevage et l’environnement s’engagent à apporter la contribution nécessaire pour la mise en œuvre du programme de maîtrise des risques sanitaires et phytosanitaires, de l’accompagnement des acteurs du secteur de l’alimentation.
Issa Baradian TRAORE