Plus de 1000 pesticides sont utilisés à travers le monde pour empêcher que nos aliments ne soient endommagés ou détruits par des nuisibles. Chacun d’entre eux possède des propriétés et des effets toxicologiques différents.
Nombre des pesticides les plus anciens et les moins coûteux (dont le brevet a expiré), comme le dichlorodiphényltrichloroéthane (DDT) et le lindane, peuvent persister dans les sols et l’eau pendant des années. Ces produits chimiques ont été interdits par les pays qui ont signé la Convention de Stockholm de 2001 – un traité international visant à éliminer ou à restreindre la production et l’utilisation de polluants organiques persistants.
Les pesticides font partie des premières causes de décès par auto-empoisonnèrent, en particulier dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
Comme les pesticides sont intrinsèquement toxiques et délibérément répandus dans l’environnement, leur production, leur distribution et leur utilisation doivent faire l’objet d’une réglementation et d’un contrôle stricts. Un suivi régulier des résidus dans les aliments et l’environnement est aussi nécessaire.
Concernant les pesticides, l’OMS a deux objectifs :
- faire interdire les pesticides les plus toxiques pour l’être humain et ceux qui persistent le plus longtemps dans l’environnement ;
- protéger la santé publique en fixant des limites maximales de résidus pour les pesticides présents dans les aliments et dans l’eau.
Quelles sont les personnes à risque ?
La population la plus à risque est constituée des personnes directement exposées aux pesticides. Elle inclut les travailleurs agricoles chargés d’appliquer les pesticides et toute personne se trouvant dans le voisinage immédiat pendant cet épandage et juste après.
La population générale – celle qui ne se trouve pas dans la zone où les pesticides sont utilisés – est exposée à des quantités notablement plus faibles de résidus de pesticides, par le biais des aliments et de l’eau.
Prévention et lutte
Aucun sujet ne devrait être exposé à des quantités dangereuses d’insecticides.
Les personnes qui épandent des pesticides sur des cultures, à leur domicile ou encore dans un jardin devraient être convenablement protégées. Celles qui ne participent pas directement à cette opération devraient se tenir à distance de la zone en question, pendant son déroulement et pendant un certain temps ensuite.
Les aliments vendus ou donnés (comme l’aide alimentaire) devraient eux aussi être conformes aux réglementations sur les pesticides, en particulier celles relatives aux limites maximales de résidus de pesticides. Les personnes qui utilisent des pesticides pour cultiver leurs propres aliments devraient suivre les instructions d’utilisation et se protéger en portant des gants et un masque facial, si nécessaire.
Les consommateurs peuvent limiter encore leur ingestion de résidus de pesticides en pelant ou en lavant les fruits et les légumes, ce qui permet également de réduire les dangers véhiculés par les aliments, et notamment les bactéries nocives.
Impact mondial
La Division de la population des Nations Unies estime que, d’ici 2050, il y aura 9,7 milliards d’habitants sur terre – soit environ 30 % de plus qu’en 2017. Cette croissance démographique se produira presque en totalité dans les pays en développement.
Selon les projections de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), 80 % de l’accroissement de la production alimentaire nécessaire pour faire face à cette croissance démographique proviendraient, dans les pays en développement, des hausses des rendements et du nombre de cultures échelonnées possibles sur une même terre, au cours d’une même année. Seuls 20 % de cette hausse de la production alimentaire devraient résulter de l’extension des terres agricoles.
Les pesticides permettent de prévenir des pertes de cultures importantes et continueront donc de jouer un rôle dans l’agriculture. Néanmoins, les effets d’une exposition à ces produits sur les êtres humains et sur l’environnement sont une préoccupation permanente.
L’utilisation de pesticides pour produire des aliments, qu’ils soient destinés à nourrir les populations locales ou à l’exportation, devra s’effectuer conformément aux bonnes pratiques agricoles, indépendamment de la situation économique du pays. Les agriculteurs devront restreindre la qualité de pesticides employée au minimum nécessaire pour protéger leurs cultures.
Il est également possible, dans certaines circonstances, de produire des aliments sans utiliser de pesticides.