La Caisse nationale d’assurance maladie (CANAM), en partenariat avec le Cadre de concertation des Directeurs de publication (CCDP), a animé jeudi 17 mars une journée d’information et de sensibilisation des professionnels des médias à la Maison des Aînés de Bamako.
« Le partenariat CANAM-CCDP est un partenariat fécond, basé sur la confiance et le respect mutuel. Car le CCDP a toujours œuvré dans le sens de donner plus de visibilité et de lisibilité aux actions de tous nos partenaires dont la CANAM », a affirmé, dans son discours, M. Bani Zan, pour ainsi planer le décor.
C’est pourquoi, rassure-t-il, le CCDP ne ménagera aucun effort pour, non seulement, satisfaire le partenaire CANAM, mais aussi l’aider dans sa volonté de mieux expliquer ses actions à ses assurés principalement, mais aux Maliens de façon générale.
Selon le coordinateur du CCDP, cette journée de rencontre, qui intervient à un moment où l’on parle de l’entrée en vigueur du Régime d’assurance maladie universelle, est une opportunité pour les experts de la CANAM d’édifier les hommes de médias sur les enjeux du RAMU.
Aboubacar Bani Zan rassure également que le CCD se fera le devoir de faire des productions dans ses différents canaux d’information et de communication pour éclairer l’immense majorité des Maliens, sur la pertinence du RAMU, et cela dans le but d’inciter les assurés à veiller sur sa pérennisation et la préservation des dispositifs précédents.
II a enfin souligné que les deux thématiques de cette journée de rencontre, à savoir le processus de révision de la liste des médicaments et l’opérationnalisation du RAMU, correspondent aux préoccupations du moment des assurés et figurent en bonne place dans la réponse à la sollicitation du CCDP pour la tenue de cette journée de rencontre entre les deux entités.
Le Directeur général de la CANAM, Boubacar Dembélé, de son côté, dit être sûr que cet atelier permettra de mieux outiller les journalistes sur tout le processus qui a abouti à la nouvelle liste des médicaments utilisés aujourd’hui dans le cadre de l’Assurance maladie obligatoire (AMO).
Le DG de la CANAM a rappelé que, dans le cadre de la mise en œuvre de l’AMO, des conventions ont été signées entre la CANAM et les prestataires de santé, approuvées par l’arrêté du ministre de tutelle.
Il a souligné que, conformément aux dispositions du décret 10-577- PRM du 26 octobre 2010, fixant le délai des modalités des conclusions des conventions entre les prestataires de santé et la CANAM, qu’il est prévu une mise à jour annuelle de la liste des médicaments et dispositifs médicaux par la CANAM.
Au démarrage de l’AMO, a-t-il assuré, les tarifs à tous les niveaux ont été approuvés par arrêté interministériel 2011-1645 MDSSPA-MS et MF du 09 mai 2011 fixant la codification et la tarification préférentielle des médicaments essentiels et des consommables médicaux dans le cadre de la mise en œuvre de la convention sectorielle entre la CANAM et les pharmacies hospitalières, les pharmacies d’officine privées, les dépôt de vente des médicaments, les centres de santé de référence et les centres de santé communautaires.
En application des dispositions des décrets cités ci-dessus, selon le général Boubacar Dembélé, la CANAM a procédé à la révision de la liste des médicaments pratiqués depuis 2014 dans les pharmacies d’officine privées et c’est ce processus qui a abouti à l’élaboration de la liste des médicaments et des dispositifs médicaux admis à la prise en charge de l’AMO dans le secteur pharmaceutique privé, et approuvée par arrêté 2018-0230 MA-MSEH-SG du 09 février 2018 fixant la liste des médicaments et des dispositifs médicaux admis à la prise en charge du régime de l’AMO.
Le DG soutient qu’après la mise en œuvre et à la suite de la mise sur le marché, de nouveaux génériques de marques efficaces, innovants et peu coûteux, une révision de la liste des médicaments et des dispositifs médicaux admis à la prise en charge du régime de l’AMO dans le secteur pharmaceutique privé, s’avérait nécessaire.
Par ailleurs, a-t-il poursuivi, l’étude réalisée par la CANAM en décembre 2014 a recommandé d’éliminer plusieurs produits pharmaceutiques et non pharmaceutiques afin d’alléger la liste exorbitante des produits pharmaceutiques de l’AMO. Et de préciser qu’une révision de la liste devrait permettre à la CANAM de corriger les insuffisances signalées par les ordres professionnels de la santé, les syndicats des professionnels de la santé, les associations professionnelles de la santé, les prescripteurs, les dispensateurs, les autorités nationales de régulation pharmaceutique et des organismes gestionnaires délégués dans le processus d’élaboration de la liste précédente.
Et c’est dans ce cadre qu’une commission technique a été mise en place par la Direction générale de la CANAM, qui est chargée de la mise à jour de la liste des médicaments et des dispositifs médicaux admis à la pris en charge de l’AMO, et cette commission a élaboré un projet de liste.
Dans le souci de rendre plus inclusive la liste, à en croire son DG, la CANAM a organisé un atelier de validation avec la participation de tous les acteurs impliqués. « Lors de cet atelier, ajoutera-t-il, les exclusions ont porté sur 441 items soit 11,12% selon les critères d’exclusion des médicaments de la liste et de la prise en charge par l’AMO, définis par la commission ». Et 2844 nouveaux items ont été intégrés à la liste soit 71,77%, a-t-il fait savoir.
Au total, selon les précisions données par le général Boubacar Dembélé, 3858 items et dispositifs médicaux ont été retenus dont 571 médicaments de spécialité, 2540 médicaments génériques de marque, 461 médicaments génériques de dénomination commune internationale, 286 consommables et dispositifs médicaux.
« Ainsi, sur l’ancienne liste il y a 441 médicaments qui ont été exclus et il y a 2844 nouveaux médicaments qui ont été ajoutés à la nouvelle liste pour une meilleure prise en charge des assurés », a-t-il déclaré. Et cette nouvelle liste a été approuvée par l’arrêté 2021-4622 MSDS-CG du 08 novembre 2021 du ministère de la Santé et du Développement social.
En somme, à en croire le DG affirme, le processus d’élaboration et de validation de la nouvelle liste a fait l’objet d’une large concertation sur toute l’étendue du territoire national. Et depuis le mois de décembre 2021, a-t-il assuré, la CANAM a effectué une campagne de communication de grande envergure afin d’informer les assurés et les prestataires de soins de la mise en œuvre de cette nouvelle liste des médicaments et dispositifs médicaux à partir du 01 mars 2022.
Le général Boubacar Dembélé dit espérer que les différentes rencontres avec les médias servent à une meilleure sensibilisation des acteurs.