C’est sous le nom d’Anna Mae Bullock que naît Tina Turner dans le Tennessee, en 1939
Son enfance est plutôt mouvementée et la jeune fille s’évade en chantant dans différentes chorales. A 18 ans, elle rencontre Ike Turner, un jeune musicien de rock qui tombe sous son charme lorsqu’elle se faufile sur scène pour donner de la voix. Elle devient sa choriste et, par hasard, parce que la chanteuse pressentue n’est pas venue au rendez-vous, enregistre « A Fool in Love ». Gros succès pour le morceau R&B et changement de nom pour celle qui est propulsée en tête des charts US. Elle choisit Tina en clin d’œil à Sheena Reine de la Jungle et prend le nom de famille de celui qui partage alors sa vie.
La jeune chanteuse électrise la scène et les années ’60 sont pour elle prolifiques en tubes, comme sess reprises de « Proud Mary » de Creedence Clearwater Revival ou de « Come Together » des Beatles. Si le duo Tina-Ike fascine quelques temps, les frasques et les violences de Ike, qui peine à se défaire de ses addictions, confèrent ensuite au couple une aura noire. Les contrats se raréfient, les concerts s’annulent. Tina finit donc par divorcer en 1978, laissant derrière elle une relation toxique dont elle relatera les années dans son autobiographie : « Je suis partie avec 36 cents en poche et j’ai passé six mois à me cacher ». Tout est à refaire pour la chanteuse, qui enchaîne les petites apparitions à la télévision ou dans les hôtels. Elle sort néanmoins un nouvel album qui passera presque inaperçu. Tina Turner croule sous les dettes mais continue de croire en sa bonne étoile.
Si les Etats-Unis la boudent, l’Europe n’a pas oublié la bête de scène et, boostée par son label, elle y remplit à nouveau de grandes salles. Interprète incendiaire, elle reprend « Let’s Stay Together » d’Al Green à la demande de la British Electric Foundation (composé d’ancies membres de The Human League) et bingo, la chanson cartonne au Royaume-Uni avant d’enfin renouer avec les tops américains. A quarante-cinq ans, laissant son lourd passé derrière elle, Tina Turner effectue un come-back fulgurant.
En 1984, elle vend plus de huit millions d’exemplaires de son album « Private Dancer » et rafle tous les suffrages, ainsi que plusieurs Grammy Awards, avec « What’s Love Got to Do With It ». La renaissance de Tina Turner s’inscrit dans la durée et tout lui réussit, la star enchaîne les tubes et les duos, comme avec Bryan Adams. En 1991, elle sort « Simply the Best », son tout premier best-of. Deux ans plus tard, le film issu de son livre “Tina” sort au cinéma et c’est Angela Bassett qui y incarne la chanteuse. Les années 2000 sont moins euphorisantes pour la star.
Après une dernière tournée mondiale triomphale, elle accepte quelques passages télé, comme sur le plateau de la Star Academy, ou des BO de dessins animés, comme « Frère des Ours » mais elle lève désormais le pied et prend enfin un peu de temps pour elle-même. De manière incongrue, elle sort même un single de chants bouddhistes et fait quelques apparitions à certains défilés de son ami Giorgio Armani… Une existence plus calme pour celle qui semble en avoir eu mille vies. C’est en 2023, en Suisse, que s’éteint la légende Tina Turner.