Ces femmes participantes sont venues de Tombouctou, de Goundam, de Léré, de Tonka, de Taoudénit, de Mopti, de Koro, de Bankass, de Douentza et de Bandiagara pour prendre part à ces trois jours d’atelier. L’ouverture des travaux s’est déroulée en présence du Président du Réseau des Peuples Pasteurs du Sahel, Aboubacrine Mohamed Ag Mitta, de la première vice-présidente du RPPS, Fadimata Wallet Malamine, de la formatrice Aminata Diakité, consultante indépendante en agroalimentaire, de José Salomon Maïga, représentant du PRAPS et ainsi que l’ensemble des participantes.
L’objectif général de l’atelier est de contribuer à renforcer les capacités techniques des organisations professionnelles faîtières, notamment les membres de RPPS et de APESS à travers la formation sur l’hygiène de la traite manuelle et la transformation du lait cru local afin d’assurer la qualité des produits laitiers et améliorer le revenu des pasteurs et agropasteurs. De façon spécifique, il s’agira de : former les membres de APESS et de RPPS sur les techniques d’organisation de la collecte du lait cru local et les règles de l’hygiène de la traite manuelle ; former les membres de APESS et de RPPS sur les techniques de transformation, conditionnement et de stockage des produits laitiers ; former les membres de APESS et de RPPS sur la gestion et la tenue correcte de comptabilité simplifiée. Il faut d’abord rappeler que le Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel (PRAPS) est une émanation de la déclaration de Nouakchott, suite au forum de haut niveau sur le pastoralisme organisé à Nouakchott en octobre 2013, sous l’égide du gouvernement de la République Islamique de Mauritanie, la Banque Mondiale, le CILSS et les organisations d’intégration régionale. La mise en œuvre de la première phase a duré six ans (2016-2021). Elle a permis de toucher 447 475 bénéficiaires au Mali dont 32,75% de femmes contre un objectif de 440 000 bénéficiaires directs, dont au moins 30% de femmes et jeunes. La mise en œuvre de la deuxième phase (PRAPS-2) est prévue de janvier 2022 à Décembre 2027. Il est prévu que PRAPS-2 touche 5 350 000 bénéficiaires au Mali, acteurs des filières d’élevage pastoral (pasteurs, agropasteurs, petits opérateurs et entreprises du sous-secteur de l’élevage) dont au moins 30% de femmes. L’objectif de développement de la phase 2 du PRAPS est « d’améliorer la résilience des pasteurs et des agropasteurs dans certaines zones ciblées de la région du sahel ». Cet objectif est défini en cinq composantes qui sont : amélioration de la santé animale et contrôle des médicaments vétérinaires. Cette composante sera mise en œuvre à travers les trois sous-composantes à savoir : renforcement des capacités des services vétérinaires nationaux, appui à la surveillance et au contrôle harmonisé des maladies animales contagieuses prioritaires, et appui au contrôle des médicaments vétérinaires. Ma deuxième composante est la gestion durable des paysages et amélioration de la gouvernance. Elle s’articule autour des trois sous-composantes qui sont : sécurisation de l’accès aux ressources naturelles et gestion durable des paysages, gestion durable des infrastructures d’accès à l’eau, et production de fourrage. La troisième composante est l’amélioration des chaînes de valeurs du bétail. Elle s’articule autour des trois sous-composantes telles que : développement d’une infrastructure de marché stratégique pour le commerce régional, renforcement des capacités des organisations nationales et régionales de producteurs pastoraux, et développement de la chaîne de valeur et financement de sous-projets. La quatrième composante est l’amélioration de l’inclusion sociale et économique femmes et jeunes avec comme sous composantes : accès à la formation professionnelle et technique, amélioration de l’accès aux registres sociaux et d’état civil, activités génératrices de revenus. La cinquième composante est la coordination du projet, renforcement institutionnel, prévention et réponse aux crises avec comme sous composantes telles que : coordination du projet, renforcement institutionnel et intervention d’urgence.
Dans le cadre de la mise en œuvre des plans d’action prioritaires, il est apparu nécessaire former les membres de APESS et de RPPS sur les techniques de transformation du lait cru local. Cette formation permettra de : diminuer les risques de contamination du lait cru local tout au long de la chaîne de production, d’approvisionnement, de transformation des produits laitiers jusqu’à la consommation ; organiser l’émergence des entrepôts artisanales et semi industrielles au sein du sous-secteur élevage, générateur d’emplois et de revenus. Pour la formatrice de l’atelier, cette session vise à renforcer les capacités des femmes pasteurs et agropasteurs sur la technique de transformation du lait cru local. Pour elle, les résultats attendus au cours de la formation est que les femmes soient en mesure de transformer le lait en yaourt, en lait caillé, et en différents types de fromages. Elle a invité aux acteurs et aux partenaires de soutenir les femmes pasteurs et agropasteurs dans le but de prospérer leur activité. À signaler que certaines participantes ont signalé l’importance de cette session de formation et qui va permettre à elles de s’épanouir dans leurs activités génératrices de revenus. Elles ont lancé un appel aux partenaires de leur accompagner à travers les équipements afin qu’elles puissent mieux faire leur travail. Quant au Président du Réseau des Peuples Pasteurs du Sahel, Aboubacrine Mohamed Ag Mitta, cette formation permettra d’accompagner les femmes pasteurs et agropasteurs dans leurs activités. Pour sa part, le Réseau ne ménagera aucun effort pour leur accompagner. Il a aussi appelé aux partenaires de leur soutenir.
Dans son discours marquant l’ouverture des travaux, la vice-présidente du RPPS dira que cet atelier n’est autre qu’une continuité du PRAPS, dans son ambition et engagement pour un pastoralisme de plus en plus rentable pour nous les femmes pasteures au Mali. « En effet depuis sa première phase, nous les femmes transformatrices de lait, apprécions cette approche inclusive déployée vers nous, et qui ne nous laisse pas indifférentes, car répondant à nos besoins de femmes pasteures » a-t-elle déclaré. Elle a signalé qu’une trentaine de nos membres vont acquérir des connaissances sur des technologies accessibles et faciles de transformation du lait locale, dans une dynamique de partage d’expériences entre les membres du RPPS et de APESS, autour des axes de perfectionnement de leurs techniques de transformation et de gestion. Elle a invité aux transformatrices de profiter de chaque thématique de cette formation pour rendre encore plus rentables, efficaces et efficientes le processus de transformation du lait et en faire profiter aux autres membres qui attendent impatiemment la réplique des connaissances acquises. Selon elle, à la coordination du PRAPS, le défis est grand, voir énorme dans l’accompagnement des femmes pasteures, car nous venons de loin et les contraintes multiples avec les changements climatiques qui affectent notre environnement et surtout l’insécurité qui perturbe nos modes de vies avec les déplacements forcées pour certaines d’entre elles. Elle a profité de son intervention pour lancer un remercier le RPPS et APESS pour cette opportunité et demande qu’elle soit mise toujours en priorité les besoins des femmes.
Alassane Cissé