Sous l’effet de la hausse des prix des huiles végétales et des produits laitiers, l’indice FAO des prix alimentaires atteint un nouveau record. Les premières estimations laissent entrevoir de bonnes perspectives pour le maïs et le blé pour l’année à venir.
Les prix mondiaux des produits alimentaires ont progressé en février, pour atteindre leur niveau le plus haut, la plus grande contribution à cette hausse étant à mettre au compte des huiles végétales et des produits laitiers, a indiqué l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Les prix des huiles végétales, des produits laitiers et du maïs ont enregistré de fortes hausses alors que pour la viande et le sucre, cette progression a été plus faible.
L’Indice FAO des prix des produits alimentaires a progressé de 3,9 pour cent depuis janvier et son niveau actuel affiche 20,7 pour cent de plus que sa valeur d’il y a un an. L’Indice suit l’évolution mensuelle des prix internationaux des produits alimentaires les plus couramment échangés dans le monde. Étant donné que l’Indice FAO des prix des produits alimentaires mesure les prix moyens sur un mois, le relevé de février ne prend que partiellement en compte les effets du conflit en Ukraine sur les marchés, indique la FAO.
Le prix des huiles végétales atteint un nouveau niveau record
Cette hausse est principalement imputable à l’Indice FAO des prix des huiles végétales, qui augmente de 8,5 pour cent par rapport au mois dernier et atteint un nouveau niveau record, essentiellement en raison de la hausse des cours des huiles de palme, de soja et de tournesol. La nette hausse de l’Indice FAO des prix des huiles végétales s’explique principalement par une demande à l’importation mondiale soutenue, à quoi s’ajoutent quelques facteurs du côté de l’offre, notamment les disponibilités exportables d’huile de palme limitées en Indonésie, le premier exportateur mondial, la baisse des perspectives concernant la production de soja en Amérique du Sud et des craintes quant à une baisse des exportations d’huile de tournesol due à des perturbations dans la région de la mer Noire.
Des prix élevés pour les produits laitiers et le maïs
L’Indice FAO des prix des produits laitiers a affiché en février une valeur moyenne en hausse de 6,4 pour cent par rapport à janvier, sous l’effet d’une offre de lait plus faible que prévu en Europe occidentale et en Océanie, ainsi que d’une demande à l’importation qui persiste, en particulier en Asie du Nord et au Moyen-Orient.
L’Indice FAO des prix des céréales a gagné 3,0 pour cent depuis le mois précédent, en grande partie en raison de la hausse des cours des céréales secondaires, les prix internationaux du maïs ayant augmenté de 5,1 pour cent sous l’effet conjugué des craintes persistantes au sujet des conditions de culture en Amérique du Sud, des incertitudes quant aux exportations de maïs en partance de l’Ukraine et de la hausse des prix du blé à l’exportation. Les prix mondiaux du blé ont augmenté de 2,1 pour cent, une augmentation qui s’explique largement par les incertitudes qui règnent quant aux flux des disponibilités mondiales depuis les ports de la mer Noire. Les prix internationaux du riz ont progressé de 1,1 pour cent.
La production mondiale de blé et de maïs devrait croître en 2022
La production mondiale de blé devrait progresser et atteindre 790 millions de tonnes, selon la FAO. Les experts prévoient des rendements élevés et une forte extension des superficies plantées en Amérique du Nord et en Asie, ce qui devrait compenser la légère baisse attendue dans l’Union européenne et les incidences négatives de la sécheresse sur les cultures dans certains pays d’Afrique du Nord.
La récolte du maïs va bientôt débuter dans l’hémisphère Sud, où l’on prévoit une production record au Brésil et une production au-dessus de la moyenne en Argentine et en Afrique du Sud.
Une production céréalière insuffisante dans les pays vulnérables
La production de céréales dans les 47 pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV) de la planète devrait reculer de 5,2 pour cent lors de la campagne de commercialisation 2021-2022 par rapport à celle de 2020-2021, en raison des conflits et des phénomènes météorologiques extrêmes, selon la FAO. Ainsi, les besoins d’importations totaux des PFRDV devraient augmenter de 8 pour cent.
(FAO/ile)