Depuis plus de cinq ans, le torchon brûle entre le gouvernement du Mali et les protagonistes pour l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation national issu du processus d’Alger. Cet accord ne sera pas appliqué tant que les acteurs ne s’impliquent pas sérieusement en allant à la racine du problème. En effet, nous constatons depuis un moment que certains parlent au nom de leurs propres communautés et non dans la perspective de l’intérêt général.
Les principaux acteurs concernés n’ont été consulté ni de près ni de loin par des individus qui se permettent d’émettre des avis et de revendiquer certains droits en leurs noms.
Les interlocuteurs concernés sont dans leurs localités respectives armes à la main créant le désordre perpétuel et continu dans le pays. La plupart d’entre eux ont crée des milices d’auto-défense pour défendre leurs intérêts et leur communautés puisque l’armée est inexistante dans ces zones. Ceux sont eux les acteurs privilégiés avec lesquels il faudra dialoguer pour une issue favorable du conflit.
La guerre du Mali, particulièrement le désordre du Centre est dû à un complot organisé par la frange d’une communauté, qui d’ailleurs est minoritaire par rapport aux autres communautés. Oui il existe belle et bien des terroristes, mais les hors la loi de Tombouctou, Gao et Kidal œuvrent pour leur intérêt vis-à-vis des autres communautés en les maintenant sous leur domination ce qui dénote réellement du pure racisme avec le système des castes.
Pour mieux connaitre le vrai problème de cette crise multidimensionnelle qui règne depuis plus de 10 ans dans notre pays, les autorités en charge de la paix et de la cohésion sociale devraient être en mesure d’aller à la source du problème c’est-à-dire sur le terrain pour écouter les vrais acteurs enfin de trouver une solution à cette crise et œuvrer pour une paix durable au Mali.
Qui parle de paix, parle de progrès et qui parle de progrès parle de développement. En effet, aucun pays ne peut se développer sans la sécurité et la cohésion sociale.
Pour rappel la Région de Mopti a été oublié par nos autorités particulièrement, les Cercles de Djenné, Youwarou et Téninkou. Ces localités sont de nos jours le théâtre des opérations des bandits armés au vu et au su de tous sous couvert de guerre de religions. Les populations de ses localités souffrent et continuent de souffrir car la plupart n’arrive toujours pas à cultiver leur champs, les foires hebdomadaires ne se tiennent plus, les écoles sont toujours fermées …. Bref, la population ne peut plus vaquer à ses activités quotidiennes.
Les dons destinés pour la région se limitent seulement à Mopti. Alors que ces dons sont destinés au nom de toute la région de Mopti. Plusieurs Communes et Cercles depuis le début de cette crise n’ont reçu aucun don venant de la part de l’Etat. C’est à l’Etat de veiller sur la bonne distribution des dons sur l’étendu de toute cette région car le constat est amère. Pour ces personnes dans la précarité la plus absolue, ils se sentent trahis et abandonnées par l’Etat. Cela aura pour conséquence de renforcer les rangs des pseudos djihadistes et la guerre au Mali ne finira pas de sitôt.
Yaya KANITAO, journaliste et Secrétaire chargé au développement de la section jeune du parti ADEMA de Djenné