Nord-Mali/Kidal. La CMA débloque et dénonce une violation du « cessez-le-feu » avec les FAMA
Un avion de chasse de l’armée malienne survole la ville de Kidal. Il n’en fallait pas plus au groupement dit des ex-rebelles de se fendre d’un communiqué. La Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) crie à la « provocation » et dénonce « une violation patente du cessez-le-feu du 23 mai 2014 ».
Quoi de plus normal pour des avions de l’armée malienne, dans leur mission régalienne de surveillance du territoire national, de survoler une ville située à l’intérieur du territoire. Pour la CMA qui n’a visiblement rien abandonner de son projet sécessionniste, cela s’appelle de la « provocation ».
Dans un communiqué publié, ce mercredi 5 avril, la CMA informe que ce jour, les avions de chasse des forces armées maliennes ont survolé à des altitudes délibérément provocatrices ses positions à Ber, Amassine, Anafis et Kidal. Pour les ‘’ex-rebelles’’ (terminologie officielle), cette « provocation » se passe en pleine période des tensions liées au blocage du processus de paix.
A travers Almou Ag Mohamed, son porte-parole, la CMA dit « prendre cette malheureuse aventure comme une violation patente du cessez-le-feu du 23 mai 2014 et une provocation grave ».
Selon plusieurs sources, l’avion de l’armée malienne a essuyé des tirs au canon 12,7 venant des hommes de la CMA. Les pilotes FAMA n’ont pas répliqué à cette provocation. Aujourd’hui, force est de reconnaître que l’armée réussit sa surveillance des frontières nationales.
L’équation est la suivante : dans ce contexte d’insécurité, comment faire pour surveiller les frontières nord du pays sans survoler des villes qui sont laissées aux mains de groupes rebelles. Des villes où les populations subissent les assauts des terroristes sans pouvoir bénéficier de l’intervention de l’armée nationale.
On se rappelle encore que c’est dans cette ville de Kidal, sous contrôle de la CMA, que deux journalistes français, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, ont été enlevés et assassinés. Les auteurs de ce crime courent toujours.
Mamadou TOGOLA/maliweb.net