Il y a maintenant plus de deux semaines, dans un communiqué lu et porté à la connaissance de l’opinion publique nationale et internationale par le ministre de l’Administration territoriale, le Colonel Abdoulaye Maïga, portant sur le léger report des échéances électorales prévues en février prochain. Et depuis lors, les voix se sont levées pour manifester des mécontentements au sein de certains partis politiques et du côté de certains offices religieux qui jugent cette décision de manipulatrice car cette transition a déjà montré ses limites à bien mener cette transition à bon port.
Qui dit élection dit aussi risque
Au Mali, les dernières élections remontent à 2020, concernant les législatives et de surcroit en pleine pandémie de COVID-19. Pour beaucoup, ces élections furent sabotées, frauduleuses et non transparentes, au point de voir des électeurs dans certaines communes exprimer leur colère suite à la victoire d’un candidat qui était loin d’être celui pour qui, ils avaient voté. Comme si cela ne suffisait, un président de l’Assemblée bien qu’élu par ses pairs, ne devait être là parce que mal élu et imposé aux mandataires par le régime. Et la suite de ce feuilleton aboutira à la chute d’un régime qui était en place depuis 2013.
Dans un Mali au contexte sécuritaire fragile, les risques sont trop grands, tant pour les candidats en période des campagnes qui doivent sillonner les zones mêmes les plus reculées du pays pour pouvoir convaincre de par leur programme et cela passe par un maintien de stabilité et de sécurité pour permettre à tout un chacun de bien battre campagne et espérer recueillir le plus grand nombre de voix. Du coup, si ce report est nécessaire pouvant réunir les conditions idoines alors on ne doit y voir le moindre mal, parce que comme le dit ce dicton: «le mensonge donne des fleurs et non des fruits».
Un report nécessaire ?
Dans la coutume démocratique, les élections présentent des parfums festifs pour tous les citoyens appelés à soit reconduire le président sortant soit donner à son adversaire ses chances de maintenir la continuité des affaires courantes avec de nouvelles visions politiques. Pour ce fait, il faut que toutes les conditions soient réunies pour passer des élections libres, transparentes et sécurisées. Or, dans le contexte actuel où nous nous trouvons, les débats autour de l’organisation des élections restent plus ou moins sensibles quand on connaît les risques qui peuvent s’y afférer si elles ne sont pas mieux réfléchies pour aboutir à des scrutins ouverts à tous et qu’ils puissent se passer dans un climat et environnement rassurants.
À ces éléments, il faut aussi souligner la vigilance des autorités de la transition qui depuis les premières heures de leur prise de fonction ont fait de ces élections l’une de leurs plus grandes préoccupations car il en va pour l’image démocratique du Mali. Mais pour le bien du Mali et de son peuple, il serait important d’accorder du crédit à cette décision du Ministre de la Décentralisation Territoriale en parfaite collaboration avec l’Autorité Indépendante de la Gestion des (AIGE).
le gouvernement de l’époque et la société en question qui est une boîte française spécialisée dans la sécurité numérique et la biométrie. Et d’après les détails du Ministre de l’administration Territoriale, cette dernière aurait refusé de remettre au gouvernement malien le mot de passe donnant accès aux données biométriques de chaque citoyen malien s’y trouvant. Alors si tel est le cas, il est obligatoire de changer la donne et de passer par un autre schéma pour assurer la sauvegarde de ces données si précieuses.
Ainsi, il incombe aux Maliens de faire preuve de retenu et de soutien vis-à-vis des autorités politiques et celles en charge des élections pour une prise en main rapide de cette complexe situation tout en appelant ces mêmes autorités à faire preuve de vigilance et de rigueur en ce qui concerne l’entrée des nouvelles cartes biométriques pour que les mêmes erreurs ne puissent se reproduire, car il va de soi pour la carrière des principaux concernés.
Amadou O. WANE
Source : Inter De Bamako