Sankara visionnaire ? En se présentant, le 4 octobre 1984, à la tribune des Nations unies, le jeune capitaine burkinabè était loin d’imaginer que, 40 ans plus tard, la plupart des termes de son discours resteraient d’actualité. Y compris son implacable réquisitoire contre les grandes puissances, qui électrise encore la jeunesse africaine.
Il y a quarante ans, son discours onusien marquait l’acte fondateur du mythe Sankara dans le monde. Pendant près d’une heure, sans faire de pause pour se rafraîchir, le tout nouveau président de l’ancienne Haute-Volta, rebaptisée un peu plus tôt Burkina Faso, livrait sa vision des enjeux géopolitiques mondiaux. « Je n’ai pas ici la prétention d’énoncer des dogmes. Je ne suis ni un messie ni un prophète. Je ne détiens aucune vérité », avait-il pris la peine de prévenir. Guerre en Afghanistan, conflit israélo-palestinien, préservation de l’environnement, famine dans le monde… Autant de sujets abordés qui restent aujourd’hui d’une brûlante actualité, montrant à quel point il est urgent d’écouter ou de réécouter la ferveur révolutionnaire de l’icône de la jeunesse africaine qui sera assassinée lors d’un coup d’État, le 15 octobre 1987. Retour sur les passages les plus marquants de son discours historique.