A moins d’un report ou d’une interdiction de dernière minute, une marche en faveur de l’installation d’une délégation spéciale se déroulera vendredi.
Un vent de contestation souffle sur la mairie. Kati sonne la mobilisation générale en faveur de l’installation d’une délégation spéciale. A l’initiative des partis politiques et des associations réunis lundi dernier en assemblée générale, une marche pacifique partira ce vendredi du rond-point Cinquantenaire pour se diriger vers la mairie de la commune urbaine où la manifestation prendra la forme d’un sit-in. Aux cris de ‘’dissolution du conseil communal’’ et ‘’installation de la délégation spéciale’’, les organisateurs, main sur le cœur, espèrent ainsi faire œuvre de salubrité publique. D’autant plus que la marche est placée sous le signe du soutien aux actions de lutte contre la corruption et l’enrichissement initiée par les plus hautes autorités du pays. Un thème sensé mobilisé en dépit des discussions âpres mais fructueuses. En effet, la discussion pouvait s’égarer sur des détails mineurs ou s’enliser dans des réaffirmations de positions connues qui allaient s’apparenter à un lynchage. Mais, les organisateurs sont peu enclins à remettre en cause leur propre projet d’activité. Vu de l’extérieur, des critiques fort vives et sans doute pertinentes, pourraient être formulées sur l’initiative. Eux rétorqueraient que ‘’quoi qu’on fasse, on trouverait à redire’’. Tout en rappelant que le 4 août 2021 le Maire par intérim Boubacar Traoré a été placé hier sous mandat de dépôt, précédé en cela du maire principal Yoro Ouologuem et ses adjoints qui ont été transférés à la prison centrale de Bamako en juillet.
Vendredi porte chance
Le choix d’un vendredi n’est pas fortuit. Le vendredi est un jour très important pour les musulmans, car c’est celui qui leur rapporte le plus de bienfaits. C’est le jour où les musulmans se rassemblent pour la prière du midi. Tout juste avant la prière, ils écoutent un sermon, prononcé par un imam. Ce sermon leur apporte des connaissances importantes sur Dieu et sur l’islam, en plus d’être parfois composé de conseils à la communauté, de mises en garde et même de réprimandes, mais aussi d’encouragements à faire le bien et à se soutenir, en tant que communauté. C’est un jour que Dieu a désigné comme béni et aucun autre jour de la semaine ne partage de telles vertus.
Toute la vie du croyant est une vie d’adoration. Et, bien qu’il n’y ait pas de lieux ou de moments particuliers pour adorer Dieu, il y a des moments ou des journées que Dieu a faits supérieurs à d’autres. Le vendredi est l’un d’eux.
Il est important qu’un musulman ne néglige pas la prière du vendredi à cause de son travail, de ses études ou de toute autre raison relative aux choses d’ici-bas. Le croyant doit en faire une priorité, car la rater trois fois d’affilée, sans raison valable, le poussera vers l’égarement.
Dans l’imagerie populaire, vendredi porte chance, référence faite aux contestations populaires organisées après la prière qui ont emporté le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta. Chausser les babouches de devanciers ne semble point un pari risqué. A moins que les autorités prennent les devants pour interdire la marche, en invoquant des raisons de sécurité. Une hypothèse très plausible si on se réfère à un passé récent.
Fanfan
Source : L’Informateur