Fin du projet de renforcement des capacités du système judiciaire et la promotion de l’Etat de droit au Mali :Des résultats probants enregistrésLe Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, garde des sceaux, Mahamadou Kassogué a présidé lundi 31 juillet 2023, à l’Institut National de Formation Judiciaire Maître Demba Diallo, sis à Banankabougou, la cérémonie de clôture du projet « Renforcement des capacités du système judiciaire et la promotion de l’Etat de droit au Mali », initié par l’Institut National de Formation Judiciaire (INFJ ) en partenariat avec l’Institut des Nations Unies pour la Formation et la Recherche (UNITAR). Cette importante cérémonie a été une occasion de faire le bilan du projet qui a réalisé des résultats satisfaisants. C’était en présence du représentant de l’UNITAR, du Directeur Général de l’INFJ, Dr Toubaye Koné, du porte-parole de l’équipe des formateurs et ainsi que certains invités de marque.
Dans son mot de bienvenue, le directeur général de l’Institut National de Formation Judiciaire, Dr Toubaye Koné dira que ce projet a été officiellement lancé il y a de cela deux ans par le Ministre de la Justice, dans les locaux de la Cour suprême, haut sommet de l’Institution judiciaire, sous l’œil vigilant des hauts magistrats de notre pays et ce, en présence de tous les acteurs de la justice, de l’Administration d’État, des personnalités politiques, des journalistes, des membres de la société civile. Selon lui, il fallait assurer en moins de deux ans la formation de 1800 agents du secteur public et du secteur privé, assurer la formation de 38 formateurs, organiser des voyages d’études au profit de 30 agents des services centraux du ministère de la justice au Rwanda et au Sénégal. « Ici, à l’INFJ, nous innovons aussi, grâce à l’aide de nos partenaires techniques et financiers, nous allons bientôt expérimenter le système bimodal dans nos formations: une formation à la fois en présentiel et en distance. Nous allons former nos publics cibles sur leur lieu de travail. Le projet est pratiquement acquis à 95% Oui, je vous parle de l’INFJ; pour bientôt, nous allons mettre sur notre site web le portail de notre bibliothèque ultra moderne, Je ne ferai pas d’autres commentaires » a déclaré le Directeur Général avant d’ajouter : « Nous sommes optimistes. parce que nous sommes convaincus que la formation reste la clé de voûte de l’idéal de justice que nous voulons pour notre pays : une justice moderne, accessible et enviée ». Il a rappelé que la République Fédérale d’Allemagne, à travers l’UNITAR, leur a donné une si belle opportunité, permettant à l’INFJ de se renforcer avec des formateurs de qualité, avec une nouvelle méthodologie appelée méthodologie UNITAR, avec des modules de formation de qualité indiscutable. Il a profité de son intervention pour remercier l’ensemble de nos partenaires techniques et financiers, qui, à divers niveaux, travaillent à la mise en place de programmes structurants à l’INFJ et/ou de formation à l’endroit des acteurs de la justice, l’ensemble des partenaires techniques et financiers pour l’aide et l’appui constants qu’ils apportent à l’INFJ, faisant de cette école, aujourd’hui, une école de référence dans la sous-région.
Prenant la parole pour son discours de clôture du projet, le Ministre Mahamadou Kassogué dira que le projet s’est focalisé sur la formation des acteurs du secteur de la justice et de la société civile, pour une prévision totale de 1800 agents, sur des thématiques d’actualité et d’intérêt certain pour le renforcement du système judiciaire, mais aussi pour la promotion de l’Etat de droit dans notre pays. Il a été, incontestablement, l’un des meilleurs projets que l’INFJ ait eu à exécuter depuis sa création en 1986. Décidément, ce projet, financé à hauteur de 870.043.768 FCFA dont 794.363.427 FCFA par l’UNITAR et 75.680.341 FCFA par l’INFJ, n’a pas été un investissement à fonds perdus. Selon lui, cela est un réel motif de réjouissance, pour nous, acteurs du secteur de la justice et de la société civile, pour la simple raison que la dotation de notre pays en ressources humaines de qualité est la seule bataille qui vaille d’être menée, car elle est fortement tributaire de la qualité du service public rendu au citoyen. Il importe de disposer de ressources humaines techniquement compétentes et moralement intègres. « Par la participation effective de vos représentants aux différentes sessions de formation, vous avez contribué à l’atteinte des objectifs du Projet qui a pu réaliser un taux global de 96% » a déclaré le ministre. Il a ajouté que le Projet UNITAR/INFJ « pour le Renforcement des capacités du système judiciaire et la promotion de l’Etat de droit au Mali » s’est distingué comme un Projet phare, en raison de son approche méthodologique et pédagogique, très souple et fortement inspirée du modèle anglo-saxon, mais aussi des résultats exceptionnels auxquels il a abouti. Il a su concilier les approches conceptuelles et empiriques pour proposer aux bénéficiaires des méthodes andragogiques adaptées. En effet, les outils pédagogiques conçus et mis en œuvre par des experts maliens et étrangers, la variété des thématiques et le nombre des participants formés ont permis au Projet d’atteindre des résultats exceptionnels avec la formation de 1793 agents de l’Etat, de la société civile, des partis politiques, de la presse et des différents corps de métiers de la Justice, sur une prévision totale de 1800. Il a signalé que les thématiques, structurées autour de 14 modules, animées par 33 formateurs, vont de la qualité des jugements et des arrêts au contentieux électoral, en passant par la procédure pénale, les actes du greffe, la protection des mineurs, les violences basées sur le genre, le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme ainsi que la déontologie et l’éthique des Magistrats, des Avocats, des Notaires, des Huissiers-Commissaires de Justice et des Officiers de Police Judiciaire. L’inaccessibilité des citoyens aux textes juridiques, en raison de l’obstacle lié à la langue, a été prise en compte par le Projet qui a consacré un important volet à la traduction, en langue nationale « Bamanankan », de certains textes, tels que le Code des personnes et de la famille, le Code pénal et le Code de Procédure pénale, ainsi que la traduction dans 13 autres langues nationales de la loi sur l’assistance judiciaire et son décret d’application. La réalisation de ce volet, avec la disponibilité des ouvrages et la mise à disposition très prochaine de la version numérique sur le site internet de l’INFJ, participe du renforcement de l’Etat de droit dans notre pays qui passe nécessairement par des citoyens conscients de leurs droits et de leurs devoirs. Ces actions salvatrices favorisent l’accès linguistique à la justice qui présente un intérêt éminemment majeur si l’on sait le caractère ésotérique des termes juridiques. Il dira que la mise en œuvre des actions de réformes, sous les orientations éclairées du Président de la Transition, Chef de l’Etat, le Colonel Assimi GOITA, et des instructions du Premier ministre, Chef du Gouvernement, le Docteur Choguel Kokalla MAIGA, a permis de changer le visage de la justice qui fait sa mue avec méthode et perspicacité. Aucun segment dans l’administration et la distribution de la justice ne sera ignoré, afin d’asseoir, dans ce secteur, une gouvernance vertueuse. Il importe de rappeler que nous avons pu mener des réformes qui sont en voie de parachèvement, à l’instar de la création de nouvelles structures, pour renforcer la lutte contre l’impunité, la corruption et la délinquance économique et financière, le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, la cybercriminalité, sans oublier la promotion et la protection des droits de l’Homme.
Alassane Cissé