Ce article a été initialement publié l’Agence Ecofin
Rappelant la souffrance des tirailleurs Sénégalais et leur rôle dans l’histoire française, le film « Camp de Thiaroye » avait été interdit de diffusion en France à sa sortie, en 1988. Lors de la 77e édition du Festival de Cannes, sa version restaurée sera diffusée.
En France, durant le Festival de Cannes, qui se tiendra du 14 au 25 mai, le film « Camp de Thiaroye » des réalisateurs sénégalais Ousmane Sembene et Thierno Faty Sow sera diffusé dans la catégorie Cannes Classics. Créée pour rendre hommage à d’anciens films marquants de l’industrie cinématographique, la sélection Cannes Classics a choisi de rendre hommage, cette année, à l’un des films africains les plus marquants de son époque.
Interdit de diffusion à sa sortie en France, en 1988, Camp de Thiaroye raconte le massacre de tirailleurs sénégalais durant l’année 1944. De retour de la deuxième Guerre mondiale, ces soldats ont été massacrés sur ordres d’officiers français après avoir réclamé des indemnités. Produit par le Sénégal, la Tunisie et l’Algérie en 1988, le film a été restauré par « The Film Foundation » ainsi que plusieurs partenaires.
Le choix de Camp de Thiaroye vient masquer une quasi absence du cinéma africain à cette édition du Festival de Cannes. En effet, aucun film du continent ne fait partie de la sélection officielle. Les deux films africains annoncés pour le moment se trouvent dans la section « Un certain regard » qui récompense des cinéastes encore inconnus mais ayant réalisé des films audacieux. Cette année, on y retrouve la zambienne Rungano Nyoni avec « On Becoming a Guinea Fowl », ainsi que le film « The Village Next Paradise » du réalisateur somalien Mo Harawe.
Servan Ahougnon