L’association Nationale des Enseignants du Secteur Privé du Mal (ANAESP-Mali) a organisé un point de presse pour dénoncer leur précarité croissante sans aucun espoir d’une amélioration, et cela depuis des années au vu et au su de tout le monde. Ils demandent à l’Etat de ramener les promoteurs d’école privée à l’ordre et de faire respecter les textes. C’était lundi 25 septembre 2023 à l’Ecole Normale Supérieure (ENSUP), en présence du Dr. Edmond Dembélé, Président de la Commission d’organisation des Etats généraux de l’Education; entre autres.
A travers un communiqué dénommé l’Appel du 25 septembre 2023 ’’, au nom de l’Association Nationale des Enseignants du Secteur Privé du Mali (ANAESP-Mali), son Président M Oumar Dionfaga a lancé un cri de cœur à l’endroit des autorités de la transition pour une implication profonde dans la gestion des établissements scolaires privés pour une amélioration des conditions de vie des enseignants de ce domaine.
« Nous sommes au nombre de plus de 400.000 enseignants de tous âges et de toutes les localités du Mali, de Diboli à Labezzanga. C’est nous qui encadrons plus de 75% des enfants contre seulement 23% pour les enseignants fonctionnaires », a-t-il avancé.
Aussi, l’ANAESP-Mali regrette que les enseignants fonctionnaires, sont injustement mieux écoutés, mieux considérés et mieux traités que les enseignant du secteur privé.
Malgré la couverture scolaire du secteur privé qui est d’ailleurs la plus large que les enseignants fonctionnaires d’Etat. « Nous avons même la fâcheuse impression que nos collègues du public ont le droit de la lutte syndicale et nous, non. C’est un scandale indéniable de deux poids, deux mesures dans le traitement des collègues pourtant sortis des mêmes écoles, du même cursus et du même statut », déplore les enseignants des écoles privées.
Cependant, les enseignants des écoles privées comptent sur les autorités actuelles, afin de ramener les promoteurs à l’ordre : leur faire respecter les textes, cela permettra de garantir un emploi stable à plus de 400.000 enseignants et surtout aux futurs sortants des IFM, ENETP et ENSUP. « Les violations des textes datent des années avant votre arrivée au pouvoir », a-t-il souligné.
En effet, l’ANAESP souhaite une forte implication du gouvernement pour l’amélioration dans l’organisation des Etats généraux de l’Education. Et souhaite une condition de vie acceptable, afin de mieux enseigner les élèves, car : « l’école malienne ne retrouvera jamais sa gloire d’antan tant que les enseignants du secteur privé, ceux qui encadrent plus de 75% des élèves, ne sont pas mis dans les bonnes conditions. Nous avons désormais les regards dirigés vers le Dr Edmond Dembélé et Dr Assétou Founé Samaké Migan, qui sont chargés d’organiser les Etats généraux de l’éducation. »
Pour le Président Dionfaga, ceux qui sont sensés résoudre leurs problèmes sont eux-mêmes des promoteurs, le plus grand pourvoyeur d’emplois si l’Etat s’implique.
Créée en mai 2023, l’ANAESP-Mali est un regroupement qui lutte pour le droit de tous les enseignants du secteur privé du Mali, dont les membres sont souvent confrontés à des refus de recrutement par les établissements à cause de leur engagement au sein de l’association.
Aissetou Cissé