Plus d’un mois après la révocation du directeur général des domaines et du cadastre, son fauteuil reste désespérément inoccupé. Est-ce par faute de compétence ou une volonté délibérée du maître de céans d’entretenir une entorse à l’esthétique administrative ?
Le conseil des ministres du 3 mercredi juillet dernier a mis fin aux fonctions du directeur général des domaines et du cadastre (DGDC). Youssouf Coulibaly, ingénieur des constructions civiles, a été limogé après seulement deux mois de service. M. Coulibaly avait pris service le 3 mai 2024. Il devenait ici le premier responsable de la DGDC suite à la fusion des deux services par le conseil des ministres du 3 janvier 2024. Avant de battre le triste record de plus courte durée à un poste de responsabilité au Mali.
Si les raisons de son limogeage restent un mystère malgré les supputations d’incompétence véhiculées çà et là, la certitude est que son poste à ce jour reste vacant. Son adjoint avec qui il a été nommé continue d’assurer son intérim. Or dans la pratique comptable et même administrative, la signature d’un intérimaire n’engage pas un service. Seule la signature d’un directeur régulièrement nommé fait foi au niveau de la direction générale du trésor et de la comptabilité publique (la banque de l’Etat) pour les opérations de recettes et de dépenses.
On ne sait plus à quel jeu joue le ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, des Domaines de l’Aménagement du territoire et de la Population. Le ministre Imirane Abdoulaye Touré à l’origine de ce micmac, est le seul à connaître les plans qu’il prévoit pour la DGDC. Remplacer une direction performante et liquide par une autre incompétente et éphémère, c’est s’ériger contre l’atteinte des objectifs de recettes. Abdoulaye Dicko, inspecteur des impôts et prédécesseur de Youssouf Coulibaly a été nommé conseiller technique au département en charge des Domaines par le conseil des ministres du mercredi 7 août 2024. Par ailleurs, son adjoint occupe un poste de sous-directeur à la direction générale des domaines. Belle navigation à contre-courant.
Abdrahamane Dicko
Source : Mali Tribune