Amour passionné, véritable conte de fées ou manipulation émotionnelle ? On l’a tous connu, ce premier date qui se transforme à une vitesse folle en histoire d’amour intense et… toxique.
Le love bombing (“bombardement d’amour” dans la langue de Molière), est une technique de manipulation émotionnelle qui agit sur le cerveau en deux temps : d’abord, la récompense, ensuite, le vide. Il s’agit de donner de l’affection de manière démesurée, d’inonder le partenaire amoureux (la plupart du temps) d’attentions et de le rendre dépendant à coup de petites phrases tendres et surtout, calculées. Pour tout reprendre par la suite. Le love bombing écrase et brouille les sens à un stade précoce de la relation, si bien qu’on ne parvient plus à faire la différence entre l’emprise et le sentiment amoureux.
Sous des apparences romantiques, le love bombing est une méthode de rapprochement calculée. Elle exploite ce qu’on définit comme étant le système de récompense : notre cerveau retient toutes les situations qui lui ont procuré du plaisir, les caresses, les cadeaux, les paroles tendres…, et est entraîné à les répéter.
La victime du love bombing attend donc impatiemment ces gestes d’affection excessifs, et les reçoit comme des récompenses. Résultat : la sensation est positive, dans sa tête, l’amant idéal est enfin à portée de main. Premier stade de l’emprise.
Deuxième stade : le poseur de bombe enlève la récompense et oublie, d’un coup d’un seul, toutes les démonstrations d’affection qu’il prenait pourtant soin de distiller à chaque seconde de chaque heure, de chaque jour. Vient alors le mépris. Et, que ferait-on pour retrouver les mots doux des premiers instants ? Les abus peuvent commencer… Dévalorisation, isolement…
Rappelons que les manipulés ne sont pas “faibles” mais juste en incapacité de faire fonctionner leur propre système de valeurs, le manipulateur occupant toute la place. Si vous êtes témoin d’un tel phénomène et êtes rejeté par l’un.e de vos proches sous emprise, n’hésitez pas à agir de manière détournée. Et à réveiller l’esprit critique de la victime.