Barreau malien : Les avocats en conclave pour faire les états généraux du métierLe Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga a présidé mercredi 26 juillet 2023, dans un hôtel de la place, la cérémonie d’ouverture des états généraux du barreau malien. Cette importante rencontre s’est déroulée en présence du Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Mahamadou Kassogué, du Ministre de la culture, Andogoly Guindo, du bâtonnier de l’ordre des avocats, Ousmane B TRAORÉ, des membres du barreau malien et ainsi que certains invités de marque.Cette rencontre du secteur de la justice, qui se veut un espace d’autocritique, vise à dresser le bilan des réalisations, à effectuer une rétrospective avant de faire une projection sur l’avenir de la profession. Dans son mot de bienvenue, le bâtonnier de l’ordre des avocats, Maître Ousmane TRAORÉ dira que la profession d’Avocat a été introduite au Mali sous l’appellation Avocat défenseur », il importe de savoir comment le métier s’est adapté à notre Société ou inversement, de l’indépendance à nos jours. Nous sommes passés de 9 Avocats en 1960 à 305 Avocats en 2023. Le Barreau du Mali a été le fer de lance du mouvement démocratique. «Nous resterons ce Barreau citoyen qui aidera le peuple dans sa marche vers la Démocratie » déclaré Maître Ousmane TRAORÉ. Selon lui, les Avocats du Mali se réjouissent de leur passé sans oublier de se préoccuper de leur avenir. «Nous débattrons la Corruption dans la Justice avec notre part de responsabilité bien évidemment, car il n’est plus question d’être dans la langue de bois consistant à enlever la paille dans les yeux de certains acteurs et laisser la poutre dans les nôtres » a signalé le bâtonnier.
Il a signalé que l’avocat défenseur des droits de l’Homme, pilier de l’Etat de Droit, protecteur des libertés et porte-parole des démunis, défenseur de la veuve et de l’orphelin ne doit jamais trahir son serment en se rendant complice de qui que ce soit. «A ce niveau, je ne suis point dans l’autoflagellation, mais l’autosatisfaction doit être écartée » a laissé entendre le bâtonnier. Selon le Bâtonnier Ousmane B. TRAORÉ, les états généraux sont un cadre de démonstration de la prise de conscience des avocats, qui exercent un métier exigeant une pratique correcte, dans la liberté et l’indépendance. Pendant ce forum de deux jours, des sujets essentiels du corps d’avocat seront traités, comme : l’historique du Barreau du Mali; les principes essentiels de la profession d’avocat ; la justice et la corruption ; l’état des lieux et les perspectives.
L’objectif visé par la tenue de la rencontre, est d’analyser l’évolution de la profession d’avocat au Mali. Il s’agira ensuite de réfléchir sur l’avenir de la profession au Mali, dans un contexte de régionalisation et de communautarisation des règles de fonctionnement propres à cette profession, et plus largement, de notre système judiciaire marqué par une standardisation consécutive à la globalisation. « Nous resterons ce barreau citoyen qui aidera le Mali au rehaussement du Mali », a ainsi déclaré le Bâtonnier, comme pour rappeler les obligations principales de l’avocat. Il a aussi souligné que l’Avocat malien peut désormais, avec l’effectivité des textes communautaires exercer, dans les autres États membres de l’UEMOA, où s’y établir définitivement à titre principal, ou y créer un cabinet. Pour suivre le train, il dira que leur Communauté doit se donner les moyens au nombre desquels: Une formation professionnelle continue, la mise en œuvre effective de la CARPA, a pluridisciplinarité, la lutte contre l’exercice illégal de la profession, la couverture sociale obligatoire de l’Avocat, la réduction de la fracture économique entré Avocats pour la cohésion du Barreau, la mise en œuvre de l’Acte d’Avocat et de l’aide juridictionnelle, l’amélioration de la qualité de nos relations avec l’institution judiciaire le monde extérieur par la restauration du respect dû à l’avocat. Il a profité de son intervention pour poser certaines questions à savoir : D’où viennent les avocats ? Et qui sont-ils ? Quel sera leur futur proche et immédiat, en termes d’atouts et de faiblesses ? Il a rappelé que les réponses à ces questions, voire à cette triade, seront déterminantes afin qu’ils prennent les meilleures résolutions qui seront adoptées à l’issue de ces deux journées de réflexion
Dans son discours marquant l’ouverture des travaux, le Premier ministre a d’abord salué la pertinence des thématiques abordées ainsi que la qualité des spécialistes présents. Il a mis un accent particulier sur la nécessité d’une bonne distribution de la justice dans notre pays. Il a également exprimé son optimisme quant à l’atteinte des objectifs de la session, dont il espère que l’exploitation des résultats « sera fructueuse pour l’ensemble de l’institution juridiciaire ».
Pour le Chef du Gouvernement, la tenue des états généraux du Barreau du Mali dans un contexte marqué par la refondation de l’État, conformément aux recommandations des Assises nationales de la refondation , « est le signe d’une prise de conscience professionnelle ». Le Premier ministre a poursuivi, en soulignant l’importance de l’événement dans le secteur de la justice en particulier, et de façon générale, dans la vie de la nation.
Selon lui, le forum offre l’opportunité de capitaliser les expertises et de partager les expériences. Il est aussi et surtout, un espace de propositions de solutions holistiques, cohérentes, inclusives, efficientes et efficaces.
Alassane Cissé