Après la rencontre avec la Société civile, la Comission de rédaction de l’avant-projet de la Charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale a rencontré les animateurs des partis politiques de notre pays. C’était ce mardi 23 juillet 2024 au Centre international des conférences de Bamako (CICB). Ils étaient là nombreux les acteurs de la vie politique à écouter le président dudit comité de rédaction à donner aussi leurs avis pour la réussite de la mission assignée à cette Comité.
D’entrée de jeu, le Président de la Comission de rédaction, l’ancien Premier ministre, Ousmane Issoufi Maiga a expliqué les tenants et aboutissants de ce projet. Il émane d’une ferme volonté du Président de la transition, qui lors de son adresse à la nation, le 31 décembre 2023, avait annoncé l’appropriation du processus de paix, par l’organisation d’un Dialogue inter-malien. Lequel, selon Ousmane Issoufi Maiga s’est bien tenu sur l’ensemble du Territoire national et dans les missions diplomatiques et consulats du Mali.
C’est à l’issue de ce Dialogue inter-maliens (DIM) qu’il a été fortement recommandé de rédiger une Charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale. Ainsi, mandat a été donné à une Comission de rédaction dont lui-même en est le président. Celle-ci, constituée d’experts de divers domaines, est chargée de rédiger cet avant-projet de la Charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale. Il servira de document de référence pour la paix, la concorde, la réconciliation et à la cohésion sociale au Mali a t-il expliqué.
Conformément à l’esprit de la création de cette Commission de rédaction, elle doit rencontrer toutes les sensibilités de la nation, c’est-à-dire, l’ensemble des forces vives, les personnes ressources etc. Ce qui justifie la présente rencontre avec des responsables des partis politiques.
Pour le Président Ousmane Issoufi Maiga, l’initiation de ces rencontres répond à un souci d’inclusivité. C’est une exigence forte du Président de la transition, Chef de l’Etat, le colonel Assimi Goïta, d’élaborer une Charte dans laquelle doivent se reconnaitre toutes les couches de la nation, de quelques bords qu’elles soient.
Prenant la parole à la suite de l’intervention du président de l Commission de rédaction, les représentants des partis politiques présents, ont d’avis contraire apprécié la démarche empruntée par le Comité de rédaction. Certains ont demandé à la Commission, sous la conduite de l’ancien Premier ministre, de plaider la libération des camarades politiques présentement en prison. C’est le cas de Djiguiba Keita dit PPR, du parti PARENA, qui a fait une Déclaration dans ce sens. « Vous voulez parler de réconciliation nationale ? Comment comptez-vous réussir cette titanesque œuvre d’utilité publique avec tant de vos concitoyens en exil, persécutés pour ce qu’ils pensent ou ce qu’ils disent? Comment réussir une œuvre aussi noble avec tant de Maliens privés de leurs familles pour un oui ou pour un non et qui remplissent aujourd’hui nos prisons? Faites libérer nos 11 leaders politiques et tous les autres, Monsieur le Président et que règne la liberté de pensée et d’expression dans ce beau pays où nous sommes tous frères et sœurs ! » note la Déclaration.
D’autres hommes politiques intervenant et qui étaient d’avis contraire, ont recommandé à la Commission de rédaction de privilégier l’aboutissement des chantiers de la refondation entamés par les autorités de la transition. Pour ce faire, la transition doit continuer pour permettre à notre pays, d’avoir des bases solides. Lesquels contribueront au renforcement de sa souveraineté.
Diakalia M Dembélé