Les paysans maliens font face à la menace d’une espèce de ravageurs qui s’attaquent aux cultures maraichères et au cotonnier. Si rien n’est fait rapidement pour combattre ce fléau, les cultivateurs et l’économie nationale pourraient prendre un coup dur. Déjà, cette espèce nuisible a causé des dégâts importants chez les producteurs de coton. Mais la réponse doit être au-delà du Mali, puisque la même espèce a perturbé la production du coton dans les autres pays de l’ouest africain comme le Togo, le Sénégal ou encore le Bénin.
Or, on sait que le coton joue un grand rôle dans l’économie malienne comme source de devises étrangères après l’or. Selon les responsables du monde rural, l’espèce est déjà connue au Mali et dans le reste de l’Afrique. Mais le drame cette année est que les paysans ont à faire à une variété nouvelle qui résiste aux traitements jadis utilisés pour combattre le danger. Selon les experts, les espèces de jassides les plus fréquentes étaient facilement maîtrisables contrairement à la variété actuelle. Leurs populations sont fort heureusement limitées par la pilosité foliaire des variétés cultivées.
Les professionnels sont persuadés qu’il est donc nécessaire de maintenir dans les variétés un niveau de pilosité suffisant pour empêcher leurs attaques. En se nourrissant par des piqûres au niveau des nervures des feuilles, les jassides provoquent des jaunissements des bords du limbe, souvent accompagnés d’un enroulement vers le bas, qui par la suite s’étendent à tout le limbe pendant que les bords rougissent. La feuille finit enfin par se dessécher. Et la photosynthèse de la plante est perturbée par ces attaques et des chutes d’organes fructifères en résultent.Les scientifiques expliquent qu’une autre espèce de jassides, O. cellulosus, est plus connue au Mali par la virescence florale qu’il transmet. Cette maladie, qui provoque la stérilité des plants puisque tous les organes floraux sont transformés en organes foliaires, reste très spectaculaire mais n’affecte qu’un pourcentage limité de plants. En culture cotonnière au Mali plus de 200 ravageurs ont déjà été répertoriés. Mais dans ce complexe, qui est dominé par les coléoptères et les hémiptères, seules quelques espèces sont réellement très nuisibles.
Soumaila Diarra
Source :Le Pays