Idrissa Ariso Maïga le Procureur général près la Cour d’Appel de Bamako est resté stupéfait face à la relaxe de Bakary Togola et compagnons. Lors de la clôture de la session ordinaire de la Cour d’Assises de Bamako le vendredi dernier, il a qualifié de « fiasco judiciaire son acquittement ».
Bakary Togola et camarades inculpés de « corruption », d’ « atteinte aux biens publics », de « complicité d’atteinte aux biens publics », « faux et usage de faux » dans le détournement supposé des ristournes d’un montant e coton de 9,4 milliards de F CFA, ont été déclarés non coupables, et l’accusation jugée sans objet par la session ordinaire de la Cour d’Assises spéciale de novembre dernier. Un verdict qui a provoqué l’ire de l’opinion publique surtout que cette session était consacrée aux crimes économiques et financier.
Après le ministre de la Justice, des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Mamoudou Kassogué qui a demandé la semaine dernière des enquêtes sur l’acquittement de Bakary Togola en parlant d’indices troublants, le Procureur général près la Cour d’Appel de Bamako, Idrissa Ariso Maïga, a tapé du poing sur la table le vendredi dernier. Il avait au préalable fait un pourvoi en cassation la semaine passée contre le verdict d’acquittement de M ? Togola.
Dans son discours de clôture de ladite session, le Procureur général ne s’est pas gardé de déplorer l’acquittement de Bakary Togola dans des termes les plus durs. « C’était l’affaire la plus importante et qui a pris 7 jours d’audience pour accoucher de ce que tout le monde sait », s’est étonné le procureur général Maïga. Visiblement perplexe face à ce jugement, qui était selon lui, l’un des plus attendus et qui a mis hors de cause Bakary Togola et ses compagnons, il a qualifié la session tout entière de « fiasco judiciaire unique dans les annales des Cours d’Assises au Mali ». Selon lui, « la présente session était attendue pour être la session de tous les espoirs, pour donner un signal fort dans la lutte contre la corruption et la délinquance financière ».
Dans sa diatribe contre la Cour d’Assises, Idrissa Arizo Maïga a pointé du doigt des faits anormaux qui ont précédé la mise en liberté de M. Togola. Selon la loi, la plupart des inculpés ont comparu libres devant la Cour quand bien même ils étaient inculpés d’atteinte aux biens publics, de faux et usage de faux, de corruption, etc.
Abdrahamane Dicko
Source: Mali Tribune