Le jeudi 17 octobre 2024, un accord a été signé concrétisant la rétrocession totale de la mine d’or de Yatela à l’État malien.
La rétrocession de la mine d’or de Yatela, officialisée lors d’une cérémonie au ministère de l’Économie et des Finances, marque une étape importante dans la stratégie minière nationale du Mali.
Située à 25 kilomètres de Sadiola, dans la région de Kayes, la mine d’or de Yatela a démarré ses opérations en 2000 après des recherches débutées entre 1996 et 1997. Initialement détenue à 80 % par la société SADEX, une filiale des groupes AngloGold Ashanti et IAMGOLD et à 20 % par l’État malien, cette exploitation a joué un rôle important dans l’économie nationale et locale, contribuant à hauteur de 383 milliards de francs CFA jusqu’en 2018.
Cependant, en 2013, la société SADEX a annoncé la suspension des activités minières pour des raisons techniques, malgré l’existence de réserves exploitables. À partir de 2019, des négociations ont été entamées pour que l’État malien récupère les parts majoritaires, dans le but de préserver les emplois et d’assurer une exploitation durable des ressources restantes.
Cette rétrocession fait suite à plusieurs rounds de discussions et de réajustements entre le gouvernement malien et les partenaires miniers. Cette décision a pour objectif de renforcer la souveraineté nationale dans l’exploitation des ressources minières du pays. Le Mali, à travers cette acquisition, prend désormais le contrôle total des actifs et de la gestion de la mine, laquelle sera intégrée à la Société de recherche et d’exploitation des ressources minérales du Mali (SOREM-Mali SA).
La reprise complète de la mine par l’État malien vise non seulement à exploiter les réserves restantes, mais également à restructurer les infrastructures minières. La société d’État, SOREM-Mali SA, qui supervisera les activités de la mine, aura pour mission d’optimiser l’exploitation des gisements et d’assurer une gestion responsable des retombées économiques. Cette initiative s’inscrit dans une volonté plus large de promouvoir une plus grande transparence et une meilleure gestion des ressources naturelles, conformément aux exigences du nouveau code minier adopté en 2023.
De plus, le ministre de l’Economie a affirmé que l’État malien prévoit de relancer les activités minières tout en tenant compte des impératifs environnementaux et sociaux liés à la fermeture future des sites, un enjeu de taille pour la population locale.
Le contrôle total de la mine de Yatela par l’État devrait permettre au pays d’accroître ses revenus miniers et de mieux redistribuer les bénéfices au profit du développement national.
MD/ac/Sf/APA