L’ordre des huissiers-commissaires du Mali a organisé jeudi 29 Août 2024, à Bamako les états généraux sous le thème : « la profession d’huissier-commissaire de justice face aux mutations politiques et socioéconomiques ». L’ouverture des travaux de la cérémonie était présidée par le Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, en présence du ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Abdoulaye Maïga, le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, garde des Sceaux, Mamoudou Kassogué, du Président de l’ordre des huissiers-commissaires, Boubacar Diallo et ainsi que les membres de l’ordre et des invités.
Dans son discours, Me Diawoye Kanté, président du Conseil scientifique de l’Ordre des huissiers-commissaires de justice, a justifié le choix du thème retenu : « La profession d’huissier-commissaire de justice face aux mutations politiques et socio-économiques ». Il a présenté l’approche adoptée pour la préparation des états généraux en abordant notamment les difficultés dans l’exécution des décisions de justice, la situation des huissiers-commissaires de justice en zone d’insécurité ainsi que les défis posés à la profession par la modernisation et la digitalisation.
Le Président de l’Ordre des huissiers-commissaires de justice, Boubacar Namakoro Diallo, a poursuivi dans le même sens en soulignant l’importance d’un diagnostic sans complaisance articulé autour de trois grandes thématiques : la relecture des statuts et du règlement intérieur de la profession, la révision du tarif des huissiers-commissaires de justice et les difficultés rencontrées dans l’exercice de la profession. Il a signalé que la vie des organisations professionnelles du secteur de la Justice est à l’épreuve des réalités socio-économiques et juridiques du pays dont l’évolution est liée, à la fois, à des facteurs endogènes et exogènes», a déclaré le Premier ministre. À travers ces états généraux, il s’agit de tirer les enseignements nécessaires pour assurer l’avenir du métier d’huissier-commissaire de justice.
Prenant la parole pour son discours d’ouverture, le chef du gouvernement a souligné qu’il est plus que jamais temps de mettre en place un cadre d’échanges et de réflexion autour de l’état des lieux de la profession, de son introspection, de la déontologie applicable aux membres, des difficultés d’exercice du métier ainsi que des perspectives. Cette dynamique est largement soutenue par le Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, qui a placé la Justice au cœur du changement pour la refondation de l’État malien. Une vision reprise par le Premier ministre, qui a affirmé : «Que ces États généraux ne se transforment pas en un catalogue de revendications. Qu’ils soient un exercice d’autocritique car il ne sert à rien de reconquérir le Mali militairement s’il n’y a pas de justice». Il a félicité l’initiative, la qualifiant de propice pour renforcer les fondements du système judiciaire malien. Il a exhorté les participants à faire de ces travaux non seulement une occasion de formuler des propositions et des revendications, mais aussi un moment d’introspection et d’autocritique. À signaler que ces États Généraux permettront aux huissiers, commissaires de justice, et autres professionnels du droit de se réunir pour discuter des défis actuels et formuler des recommandations concrètes. L’objectif est de renforcer l’efficacité, la transparence et l’intégrité du système judiciaire malien à travers des réformes adaptées aux réalités du pays. Le lancement de ces travaux témoigne de la volonté du gouvernement malien de moderniser son système judiciaire et d’améliorer la qualité des services rendus à la population.
Alassane Cissé