Pour partager le calvaire des journaux papier et la souffrance des chefs de familles journalistes, le comité syndical de l’Agence Malienne de Presse et de Publicité (AMAP) a décidé de briser le silence ce vendredi 17 mai 2024 lors d’une conférence de presse.
Décidant de ne plus garder son mal en patience, Bassaro Haïdara, le secrétaire général du comité, a expliqué les raisons pour lesquelles le quotidien national L’Essor n’était pas dans les kiosques les 2 et 16 mai 2024.
Selon lui : « La crise énergétique nous menace ici à L’Essor. Depuis pratiquement un an à dix mois, nous utilisons 140 à 160 litres de carburant par jour. Maintenant que nos groupes électrogènes sont défectueux, nous sommes obligés de rester au bureau pour travailler dans des conditions très difficiles. Nous disposons de trois groupes électrogènes, deux sont défectueux, et l’un a pris feu le 1er mai dernier. »
Cette situation n’a pas découragé l’équipe. Bassaro Haïdara exprime son cri de cœur et celui des imprimeurs qui ont décidé de rester au bureau malgré les coupures d’électricité intenables : « Une grande partie des employés de l’imprimerie restent au bureau en gardant l’espoir d’une reprise certaine de l’électricité. Ils restent au bureau loin de leurs familles durant 48 heures. Malheureusement, la reprise du courant n’a pas dépassé 30 minutes. »
La situation est critique et la tension monte. « 70 % de nos agents sont des contractuels, ils sont payés sur nos fonds propres. Nous avons informé la direction de l’EDM en sollicitant d’être mis sur la même ligne prioritaire que l’ORTM à travers une lettre de demande qui date de deux mois, » explique Haïdara.
Aujourd’hui, toutes les cartes sont jouées par l’AMAP, et une grève d’arrêt de travail est inévitable : « Nous sommes aujourd’hui à bout de souffle. Je pense que nous n’hésiterons pas à aller en grève, mais j’espère que nous n’en arriverons pas là, » conclut-il.
Kada Tandina
Mali24.info