Après la tenue des phases communales du dialogue inter-maliens pour la paix et la réconciliation, les phases régionales ont débuté samedi 20 avril pour se terminer le lundi 22 avril 2024. Il sera question pour les maliens qui se trouvent dans toutes les régions du pays à faire un diagnostic sans complaisance sur la situation du Mali. À Bamako, c’est le Palais de la culture qui a abrité l’ouverture des travaux de cette phase du dialogue. C’était sous la présidence du gouverneur du district, M. Abdoulaye Coulibaly, en présence de l’ensemble des maires ou leurs représentants du district de Bamako et ainsi que les participants.
Dans son mot de bienvenue, le maire de la commune V du district de Bamako, M. Amadou Ouattara a rappelé que le Mali est confronté, depuis l’année 2012, à une crise sécuritaire sans précédent, imposée par les forces, aux desseins inavoués. Elle a été marquée par un profond clivage au sein des communautés qui, jadis, vivaient en parfaite harmonie, engendrant l’effritement du tissu social. Soucieuses de la restauration de la paix, de la cohésion sociale et de réconciliation nationale, les plus Hautes Autorités du Pays ont initié les présentes assises, dénommées DIALOGUE INTER-MALIENS. A assises visent entre autres à : Identifier les sources des crises qui affectent le pays; Identifier les conditions de retour des réfugiés et des déplacés ; prévenir et gérer les conflits en valorisant les mécanismes endogènes de gestion pour la consolidation de la paix; Identifier les stratégies et les mécanismes de restauration de l’autorité de l’Etat dans la consolidation de la paix; Renforcer la confiance entre les populations et les forces armées et de sécurité; Renforcer la capacité des femmes, des jeunes et des personnes vivants avec un handicap dans les mécanismes de prévention et résolution des conflits Avoir une compréhension commune des meilleurs choix relatifs aux voies du dialogue.
« Cette initiative, traduit la volonté politique de son Excellence, le Colonel Assimi GOÏTA, Président de la Transition, Chef de l’Etat, à redorer le blason de notre pays, de réconcilier et d’unifier le Mali en résolvant la crise malienne par les maliens et cela en incluant toutes les couches socio- professionnelles à travers les différentes phases du dialogue, nous devons nous approprier de la vision et des orientations de nos plus hautes autorités ».a-t-il déclaré. Et d’ajouter que cette assise vise à recoudre le tissu social, résoudre les désaccords entre les communautés et instaurer l’harmonie et la coexistence pacifique au Mali. A l’instar des phases communales, le maire a rappelé que cette assise s’articulera autour de cinq thématiques telles que : 1- Paix, réconciliation nationale et cohésion sociale; 2- Questions politiques et institutionnelles; 3- Economie et développement durable; 4- Aspects sécuritaires et défense du territoire; Géopolitique et environnement international.
Prenant la parole pour l’ouverture des travaux, le gouverneur du district de Bamako dira que depuis de nombreuses années, le Mali est confronté à des crises répétitives, et ce, malgré les multiples initiatives de paix des autorités nationales parmi lesquelles il a cité : Les Accords de Tamanrasset (Janvier 1991); Le Pacte national (avril 1992); la Flamme de la Paix à Tombouctou (mars 1996); l’Accord d’Alger (juillet 2006): l’accord préliminaire de Ouagadougou (août 2013); l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mall, issu du processus d’Alger (mal-juin 2015); La Conférence d’Entente Nationale (mars-avril 2017) ; le Dialogue National Inclusif (décembre 2019). Face à cette situation, qui n’est nullement une facilité, le Président de la Transition, Chef de l’Etat, le Colonel Assimi GOITA a, dans son adresse à la nation le 31 décembre 2023, décidé d’enclencher une dynamique d’appropriation nationale de la gestion de la crise au Mali, à travers l’instauration d’un Dialogue direct inter-Maliens pour la paix et la réconciliation nationale. Dans le cadre de la réalisation de cette décision de haute portée, un Comité de Pilotage composé d’éminentes personnalités maliennes a été mis en place. Il a expliqué que ce Comité a travaillé d’arrache-pied, sous la présidence de son Excellence Monsieur Ousmane Issoufi MAIGA, ancien Premier Ministre du Mali, pour produire la riche documentation nécessaire à la bonne tenue dudit Dialogue, à l’intérieur du pays et dans les représentations diplomatiques (Ambassades et consulats). Ainsi, après la phase communale des concertations, tenue respectivement dans les six (06) communes de Bamako, les 13, 14 et 15 avril 2024, les forces vives de notre District se réunissent ce matin, pour le démarrage de la phase régionale des concertations qui durera du 20 au 22 avril 2024.
Le gouverneur a signalé que d’une façon générale, ce dialogue qui débute aujourd’hui à l’instar de nos Régions et Représentations diplomatiques, vise à contribuer à la restauration de la paix, la cohésion sociale et la réconciliation nationale. Spécifiquement, il s’agit : d’organiser un cadre de dialogue inter-maliens; D’identifier les sources des crises qui affectent le pays; D’identifier les conditions de retour des réfugiés et des déplacés: De prévenir et gérer les conflits en valorisant les mécanismes endogènes de gestion pour la consolidation de la paix; d’identifier les stratégies et les mécanismes de restauration de l’autorité de l’État dans la consolidation de la paix; de renforcer la confiance entre les populations et les Forces Armées, de défense et de sécurité ; de renforcer la participation des femmes, des jeunes et des personnes vivant avec un handicap dans les mécanismes de prévention et de résolution des conflits; d’avoir une compréhension commune des meilleurs choix relatifs aux voles du Dialogue.
Les participants auront durant trois (3) jours, explique-t-il à centraliser, débattre, amender et adopter les rapports des travaux du Dialogue tenus dans les communes en vue d’établir un diagnostic rigoureux des problèmes et conflits auxquels notre pays est confronté, et d’analyser, de manière objective, leurs causes et leurs conséquences et de proposer des solutions de sortie de crise pour une paix durable et une réconciliation nationale. Pour sa part, il demeure convaincu que la tenue de ces concertations permettra, sans nul doute: de fédérer tous les maliens autour des préoccupations majeures du moment; de garantir la paix, la stabilité, la réconciliation et la cohésion sociale dans notre pays
Alassane Cissé