Depuis quelques jours, certains quartiers de de la Commune VI de Bamako sont privés d’eau potable créant ainsi une détresse majeure au sein des populations. Face à cette pénurie, on constate un silence assourdissant du côté de la Société malienne de gestion de l’eau potable (Somagep-SA). Pas le moindre communiqué pour expliquer aux usagers ce qui passe réellement.
L’eau est bien plus qu’une simple ressource vitale, c’est une source de vie et de bienfaits. Elle soutient notre santé, notre énergie, notre bien-être et contribue notre hygiène et à un environnement sain surtout en ce moment particulier du mois de ramadan. Il est essentiel de boire suffisamment d’eau chaque jour pour maintenir une hydratation adéquate et profiter de tous les bienfaits qu’elle nous offre. Cet idéal est un combat de jour et de nuit pour les Maliens.
La crise de l’eau qui sévit au Mali précisément à Bamako de façon particulière continue d’exacerber les difficultés quotidiennes des habitants en ce temps de ramadan et d’une canicule inouïe couplée aux délestages intempestifs. Depuis près d’une semaine, certains quartiers périphériques de la capitale : (Magnambougou, Sokorodji, Missabougou, Dialakorobougou, Mountougoula, Niamana, Sangarebougou, Marseille et bien d’autres encore) n’ont plus d’eau potable. Même une seule goutte d’eau ne traverse les robinets. Cette situation de pénurie d’eau persistante dans lesdits quartiers cités continue de plonger les habitants dans une condition de détresse insupportable. Les femmes, en particulier, sont contraintes de parcourir de longues distances pour trouver de l’eau et parfois elles consacrent toute une journée et une partie de la nuit à la recherche d’eau.
En raison de l’absence d’eau dans les robinets, les habitants de ces quartiers ont pris d’assaut les puits voisins et d’autres sont obligés d’aller de quartier en quartier pour avoir le précieux sésame.
“Ces derniers jours, je sors chez moi depuis 6h pour aller chercher de l’eau. Souvent je reviens à la maison dans la mi-journée avec quelques bidons et seaux d’eau pour la famille. C’est avec ces quelques bidons et seaux d’eau que je prépare l’Iftar, faire les ablutions pour les prières, se laver… Vraiment c’est une situation difficile pour nous les femmes. À cause de cette pénurie je ne ferme quasiment pas les yeux la nuit. Je surveille le robinet dans l’espoir d’avoir de l’eau”, nous a confié cette femme de ménage.
Certains aussi pour éviter la queue devant les puits se sont rabattus sur les sachets d’eau pour subvenir aux besoins.
“Au regard de la pénurie d’eau à Magnambougou occasionnant un engouement autour des puits, on a opté pour les sachets d’eau. C’est avec ces sachets d’eau que je fais tous mes besoins : cuisine, ablution. La crise d’eau que nous subissons est similaire à celle en cours concernant la Société énergie du Mali (EDM) pour la distribution d’électricité, afin de comprendre les raisons derrière ces dysfonctionnements inacceptables”, a laissé attendre Nana Touré ménagère à Magnambougou.
La crise persistante de l’eau à Bamako met en lumière non seulement les défis immédiats auxquels sont confrontées les populations des quartiers périphériques, mais également le manque de vision et de gestion efficace de la part des autorités responsables.
Comparativement à la Société énergie du Mali qui fait des communiqués pour informer sa clientèle des délestages, la Somagep S.A s’est murée dans un silence parfait qui en dit long sur les raisons de cette pénurie.
Afin d’en savoir plus sur les causes de ces pénuries, nous avons essayé de contacter le responsable communication de la Somagep mais sans succès.
Au moment où on met sous presse cet article, les pénuries continuent toujours et il n’y a aucun communiqué officiel de la part.
Ousmane Mahamane
Source : Mali Tribune