Dans sa recherche d’une démarche inclusive pour le processus du dialogue inter-maliens pour la paix et la réconciliation nationale, le comité du pilotage dirigé par l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga, a rencontré jeudi 04 avril 2024, les partis politiques au Centre International de Conférence de Bamako (CICB). C’était en présence du Ministre d’état, de l’administration territoriales et de la Décentralisation, col Abdoulaye Maïga, du Ministre de la cohésion sociale et de la réconciliation nationale, col-major Ismaël Waguë et ainsi que certaines personnalités.
Cette importante rencontre avec les partis et regroupements politiques du pays a également été une occasion pour le Président du comité de pilotage de revenir encore une fois sur la gravité de la situation du pays. Selon lui, le Mali traverse depuis de très longues années une crise multiforme et multidimensionnelle qui a secoué tous les segments de la nation malienne. Avant d’ajouter que ce dialogue ne serait pas un dialogue de trop mais plutôt une occasion pour les maliens de se retrouver pour parler du Mali et rien que les problèmes qui minent afin de trouver des solutions. Il a profité de son intervention pour solliciter les bénédictions et l’implication des acteurs politiques dans le processus de paix et de réconciliation nationale. Après le discours du Président du comité de pilotage du dialogue inter-maliens, certains représentants et Président des partis politiques ont pris la parole pour donner leurs avis sur le dialogue. Prenant la parole, le Président du Parti pour la Renaissance Nationale (PARENA), non moins l’ancien ministre des affaires étrangères, Tiébilé DRAMÉ a proposé au comité d’aller également à la rencontre des ennemis de la paix comme Iyad Ag Charly, ou encore du chef de la Katiba, Amadou Kouffa afin qu’ils déposent leurs armes et reviennent au dialogue. Il a également signalé le cas des exilés politiques qui pourraient donner ai dialogue tout son sens. « Cette démarche inclusive n’aura de réussite que si nous ne tendons nos mains à ces ennemis de la paix et à ces exilés politiques qui vivent à l’étranger », a déclaré Tiébilé DRAMÉ. Quant à Nouhoum Togo, le Président du parti l’Union pour la Sauvegarde de la République (USR), le Mali ne saurait se construire sans la justice, car elle constitue le fondement de la nation. Il ne s’est pas inscrit dans la même dynamique que Tiébilé car selon lui, les régions du Nord et eu centre ont connu des exactions perpétrées sur les populations civiles. « Les dogons et les peulhs ont toujours cheminé ensemble depuis des temps. Aujourd’hui ces communautés ont été instrumentalisées et on assiste à des guerres fratricides » a-t-il déclaré avant d’ajouter que ceux qui ont commis des crimes répondront devant la justice. Pour Nouhoum Togo, la justice doit faire son travail et qu’elle ne soit pas influencée par le gouvernement. Il a signalé que les maliens ont besoin d’une justice pour tous. Ce dialogue, explique-t-il est une occasion de rassembler les maliens de chercher des solutions à leurs problèmes et propose une bonne distribution de la justice au Mali et que ceux qui sont coupables payent de leurs actes.
Force est de constater que l’inclusivité du dialogue divise aujourd’hui certains acteurs politiques dans la mesure où certains associent les forces du mal à ces assises pendant que d’autres réclament la justice avant le pardon.
Alassane Cissé