Il faut développer les systèmes alimentaires de manière résiliente au changement climatique et écologiquement durable à long terme. Nous devons tourner le dos à l’actuelle approche de statu quo. La conférence nationale sur la conciliation entre le système alimentaire durable et la protection de l’environnement fait des recommandations sur la façon d’opérer ce changement.
Sur l’initiative de l’Association Malienne pour la Solidarité et le Développement (AMSD) s’est tenu la Conférence Nationale de la Conciliation entre le Système Alimentaire Durable et la Protection de l’Environnement le mardi 30 janvier 2024 au mémorial Modibo Keïta, en partenariat avec des Professeurs de l’IPR/IFRA de KATIBOUGOU (Dr Aliou Badara Kouyaté, Dr. Dembélé Hawa Coulibaly et Dr Souleymane Koné) ; l’Institut Polytechnique Rural de Formation et de Recherche Appliquée ; avec le soutien financier de : Research Institute of Organic Agriculture « FIBL » à travers le projet : capitalisation des résultats de la recherche agroécologiques « CARE- r4d ».Plus de 80 participants et près d’une dizaine de panelistes venant de Bamako, de l’intérieur et de pays voisins était là, notamment les partenaires historiques de l’AMSD , à savoir : la CNOP ; l’AOPP ; l’UNCPM ; l’ICRAF ; l’AEDD ; CRUK ; l’IER ; la Direction Régionale de l’Agriculture ; la Direction Nationale des Productions et des Industries Animales ; la Direction Nationale des Services Vétérinaires ; le Groupe Parlementaire du Développement Rural du CNT ; 14 ONG Internationales (WHH, HUMUNDI, RIKOLTO, SNV, ACTION CONTRE LA FAIM, CARE MALI, ENABEL, LUX DEV, GIZ, UNICEF, OIM, PAESOL, MALI FOLKCENTER, SASSAKAWA) ; la CMDT ; l’APCAM ; la Mairie du District de Bamako et ASCOMA ; la Mairie de la Commune Rurale de Nafanga ; la Mairie de la Commune Rurale du Mandé ainsi que des Producteurs et Coopératives en production agro écologiques et biologique. L’objectif de la conférence était la promotion de l’Agroécologie, l’Agriculture Biologique et l’Agroforesterie au Mali à travers le dialogue multi acteurs. Aux dires du Président de l’AMSD, Hamidou Diawara, ladite conférence permet de faciliter une meilleure prise en compte de l’agriculture écologique et biologique dans les Systèmes Alimentaires et Nutritionnels, et de contribuer à la conciliation entre ceux-ci et la conservation de l’environnement. L’en croire, pour favoriser un bon décollage de l’agriculture écologique et biologique au Mali et de faire d’elle, une pourvoyeuse d’emplois des jeunes et de renforcement des systèmes alimentaires et nutritionnels durables, il est nécessaire de développer des alternatives à l’utilisation des pesticides et fertilisant chimique et mettre en œuvre des politiques publiques appropriées pour son développement et de l’intégrer dans les programmes, agroalimentaires et éducatifs. Issa Baradian Traoré, directeur de publication du réputé journal d’information agricole « RURAL 24 » propose d’aider les pays africains à assurer leur sécurité alimentaire et à mettre en œuvre leurs engagements vis-à-vis du changement climatique et de l’environnement. Il soutient aussi que pour sortir le continent de la pauvreté, il faut que ses systèmes alimentaires fournissent des aliments suffisamment abordables et nutritifs à sa population, tout en assurant des revenus et des emplois afin de soutenir le développement économique et social de l’Afrique. Mais le fonctionnement à long terme des systèmes alimentaires dépend d’un capital naturel. Il a souligné que les ressources naturelles et les écosystèmes fournissant les intrants pour la production alimentaire, notamment des sols fertiles, de l’eau et un climat favorable. Ces ressources s’épuisent et se dégradent actuellement à une vitesse alarmante et ont une incidence considérable sur la biodiversité, le changement climatique et, en définitive, la capacité des systèmes alimentaires à remplir leurs fonctions.Dognoumé Diarra aussi journaliste du monde rural souligne ce qu’il faut prendre en considération en termes de durabilité écologique lors de la conception des projets, initiatives et investissements pour la transformation des systèmes alimentaires en Afrique. Il explore également le cadre favorable nécessaire pour mettre l’Afrique sur une trajectoire alimentaire écologique, notamment les politiques, les incitations et les bonnes pratiques. Ses recommandations s’inscrivent dans trois principaux domaines : changer les systèmes de production alimentaire ; planifier les domaines de développement et influencer la demande alimentaire et les modes de consommation.
Cette conférence a été l’occasion pour les acteurs de la recherche, les producteurs et les consommateurs, d’avoir une meilleure compréhension de l’importance de l’agriculture biologique et l’agroécologie pour la conciliation entre production agricole et le Systèmes Alimentaires et Nutritionnels durables au Mali. Cela, à travers le partage des meilleures expériences agroécologiques et d’agroforesterie issues de la recherche agricole ; la vulgarisation des stratégies de la valorisation des résultats des projets Sustain-sahel et la caravane de l’agroécologie pour un système alimentaire durable organisée dans les 5 pays de l’Afrique de l’Ouest ; le partage des expériences et acquises sur le processus de certification biologique (le label SPG Bio local) mise en œuvre par l’ONG AMSD ; le partage des connaissances expériences locales et nationales sur les stratégies d’intensification et les alternatives aux pesticides et fertilisants chimiques ; l’Identification des alternatives de solutions aux contraintes liées à l’utilisation des pesticides et fertilisants chimiques et la dynamique de la production biologique et la production d’un rapport de synthèse de la conférence.
Sali K. TRAORE
source: ORBITE MEDIA ( Le CANAL)