Le lancement officiel de la campagne de vaccination du cheptel national 2023-2024 s’est tenu, dimanche 17 décembre dernier, à Kati Drall (marché à bétail de Kati). Avec comme thème : « Le contrôle de la péripneumonie contagieuse bovine et l’éradication de la peste des petits ruminants du Mali », la cérémonie a eu lieu sous la présidence du Dr. Choguel Kokalla Maïga, premier ministre, en compagnie de plusieurs membres du gouvernement dont Youba Ba, ministre de l’Elevage et de la Pêche.
Le sous-secteur élevage joue un rôle important dans l’économie malienne. Sur la base des données statistiques INSAT en date de 2021, le ministre Youba Ba a précisé que l’élevage constitue la principale source de subsistance pour plus de 30% de la population malienne. Il contribue pour 15% au PIB, 24% à la production du secteur rural, 80% environ aux revenus des populations rurales, voire près de 20% aux recettes d’exportation, dit-on. Le cheptel national du Mali est placé au premier rang dans l’espace UEMOA et deuxième dans l’espace de la CEDEAO, lit-on dans le discours du ministre de l’Elevage et de la Pêche. Suivant les estimations en date de 2022 de la Direction nationale des productions et des industries animales, a indiqué Youba Ba, « nos effectifs comprennent 12 848 696 bovins, 21 149 809 ovins, 29 201 079 caprins, 1 291 233 camelins, 607 786 équins, 1 190 567 asins, 88 262 porcins et 54 703 373 volailles ». A cet effet, dit-il, l’ambition du gouvernement « est de faire de l’élevage le moteur du développement socio-économique, à travers la structuration et la modernisation des filières, pour la réalisation de plus de revenus aux producteurs ». Une mission qui, ajoute-t-il, nécessite de lever les contraintes prioritaires d’ordre sanitaire et d’améliorer l’alimentation du bétail. Ce qui, selon le ministre, pourra permettre de lutter contre le chômage des jeunes et la pauvreté en favorisant une meilleure intégration du genre dans les activités de développement.
Les maladies animales, un autre défi de taille pour le département
Face à son chef, le Dr. Choguel et au public quasiment venu des 15 villages de Kambila, dans le cercle de Kati, le premier responsable du département a souligné que « les maladies animales constituent encore un défi de taille à relever pour ce levier de notre économie nationale ». Aussi, a-t-il argué, les maladies animales présentent des obstacles quant à l’accès des animaux, mais aussi des produits animaux dans certains marchés rémunérateurs. Des maladies comme la tuberculose, la brucellose, les salmonelloses, le charbon bactéridien et surtout la rage représentent, pour le ministre, un risque pour la santé humaine. D’où la combativité du gouvernement pour la lutte contre les maladies animales au Mali. A ses dires, le lancement officiel de cette campagne se tient à un moment où les éleveurs maliens continuent de payer de lourds tributs à cause des maladies zoonotiques et des maladies comme la peste des petits ruminants, la péripneumonie contagieuse bovine, la maladie de Newcastle, la fièvre aphteuse… Et d’être on ne peut plus clair : « Pour la campagne 2022-2023, sur une prévision de 72 339 252 têtes toutes espèces confondues à vacciner contre différentes maladies, 45 501 473 têtes ont été vaccinées, soit un taux de réalisation de 62,90%, malgré les difficultés d’ordre sécuritaires et financières ». Dans le cadre de la campagne 2023-2024, va-t-il confier, les projections sont de l’ordre de 76 636 645 têtes toutes espèces confondues à vacciner de Kayes à Kidal. Inscrite en droite ligne du programme d’éradication de la peste des petits ruminants à l’horizon 2030, la cérémonie du lancement de la présente campagne était couplée au marquage des animaux vaccinés (ovins et caprins). Les animaux vaccinés au cours de cette campagne ne le seront pas pendant la campagne 2024-2025. De son côté, le Dr. Choguel dira que l’objectif de cette campagne est de mobiliser tous les acteurs afin de réduire l’incidence des maladies par une augmentation du taux de couverture vaccinale, voire d’assurer une surveillance épidémiologique efficace. La présente campagne mobilisera 159 vétérinaires titulaires du mandat sanitaire ; 125 agents de postes vétérinaires non-affectés au mandat sanitaire ; 400 agents d’appui ; 14 millions de doses de vaccins ; 475 millions de F CFA du budget d’Etat, indiquait le chef du gouvernement. En sa qualité de représentant des éleveurs, Elhadj Bolly n’a ménagé aucun effort pour énumérer certaines difficultés et formuler de nombreuses recommandations dont la protection des éleveurs dans les forêts ; le problème entre éleveurs et agriculteurs ; la fermeture des pistes pastorales ; des difficultés au niveau des péages, la commercialisation des animaux…
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS