Le ministère de l’Economie et des Finances et celui de l’Industrie et du Commerce sont à la base de subventions indues de denrées alimentaires au profit d’un opérateur économique. La valeur est estimée à 2,086 milliards de F CFA
Le rapport 2021 du Vérificateur général qui fait un gros plan sur la gestion du fonds Covid-19, a été remis au Président de la Transition, le mardi 29 novembre. Ce 10e rapport du Vérificateur général met en cause les ministères de l’Economie et des Finances et de l’Industrie et Commerce, dans la gestion du fonds Covid-19.
Le fonds débloqué par le gouvernement pour réduire l’impact de la Covid-19 sur les populations vulnérables, aussi appelé fonds Covid-19, n’a pas fini de révéler tous ses secrets. Ces deux ministères sont accusés d’avoir indument ordonné une dépense au profit d’un opérateur économique dont l’identité et le nom de sa société n’apparaissent pas dans le même rapport.
Selon le rapport, en dépit de la politique de subvention de l’Etat par le canal du Commissariat à la Sécurité alimentaire, le ministre de l’Economie et des Finances a ordonné par lettre confidentielle n°00609/MEF-SG du 19 mai 2020, sur demande de son homologue de l’Industrie et du Commerce, suivant lettre n°0055/MIC-SG du 11 mai 2020, une prise en charge des surcoûts liés à la vente de produits alimentaires à Kidal et à Ménaka sur 3 mois, en réponse à la Covid-19. Le hic est que Kidal et Ménaka avaient déjà bénéficié de plusieurs tonnes de céréales au même titre que les autres régions du centre et du nord, dans le cadre de la riposte à la Covid-19.
L’irrégularité constatée est que la subvention a été réglée avant la réalisation des ventes. L’opérateur économique n’a pas été en mesure de fournir la preuve de l’effectivité de la réalisation des ventes aux prix subventionnés dans les régions de Kidal et Ménaka. Au-delà de ces deux ministères, plusieurs autres structures publiques, parapubliques, des CHU, hôpitaux, etc. sont concernés par la gestion calamiteuse du fonds Covid-19.
Le montant total des irrégularités financières s’élève à 50,733 milliards de F CFA. Le rapport relatif aux différents manquements à l’orthodoxie financière constatés a été remis au procureur en charge du Pôle économique et financier. Il s’agit au total de 22 dossiers, transmis au procureur anti corruption.
A la réception du rapport axé sur les vérifications financières, administratives, de conformité et de performance, le chef de l’Etat, le Colonel Assimi Goïta, a mis en exergue l’initiative de l’exécutif basée sur l’élaboration d’une stratégie nationale de lutte contre la corruption.